Tourancheau, Patricia « Kim et les papys braqueurs – Main basse sur les bijoux de la Kardashian » (2024) 231 pages
Autrice : Journaliste spécialiste de la police, du banditisme, des criminels et des faits divers depuis 35 ans, Patricia Tourancheau est l’auteure de Grégory, la machination familiale, du Magot et du Grêlé (Seuil), de Guy Georges, la traque (Pluriel), ainsi que d’une quinzaine de documentaires.
Elle a coréalisé pour Netflix la série Grégory, le film Les Femmes et l’Assassin sur Guy Georges et adapté Le Magot en série pour Canal +.
Seuil – 08.03.2024 – 231 pages / ePub – 240 pages
Résumé:
C’est l’incroyable histoire vraie du braquage de Kim Kardashian, la star de téléréalité américaine de passage à Paris pour la Fashion Week, détroussée par une équipe de voleurs seniors. La nuit du 2 au 3 octobre 2016, cinq filous venus dans son hôtel de luxe, dérobent sa bague de fiançailles et une flopée de bijoux, un butin de neuf millions d’euros, avant de repartir à vélo en gilets fluo. Les pieds-nickelés viennent de réussir le casse du XXIème siècle.
Mais avec la vidéosurveillance et les traces ADN, pas facile de garder le magot. Le télescopage entre ces « artistes » has been âgés de 60 à 72 ans et la Queen mondiale des réseaux sociaux, c’est la rencontre de la bicyclette et du jet privé, du patiné et du bling-bling. C’est le choc des cultures entre des gangsters pépères tout droit sortis des films d’Audiard et l’influenceuse planétaire. Cette histoire tragi-comique d’une star 2.0 dépouillée par des voleurs sans retraite a tout de suite titillé Patricia Tourancheau et sa « plume mi-flicardière, mi-voyouse », dixit Nicolas Demorand sur France-Inter.
Le résultat : Les bijoux de la Castafiore en version Millenial, raconté dans le langage fleuri des bandits, l’argot des voyous et le franglais des victimes. Un roman réel qu’on ne lâche pas.
Mon avis:
Dans la nuit du 2 aout 3 octobre 2016, une bande de petits vieux réussissent le casse du siècle avec un braquage à l’ancienne… propre en ordre en moins d’un quart d’heure la miss Kim Kardashian se fait délester de ses bijoux. Mauvaise pub pour la ville de Parie en pleine Fashion-Week ! Elle est pas top la sécurité !
Pour Kim K… c’est pénible et on va même la soupçonner d’escroquerie à l’assurance, ou d’avoir monté un coup de pub pour la mettre en lumière..
On croirait un film d’il y a 50 ans… entre les Tontons Flingueurs et les Dalton…
La méthode de braquage employée est elle aussi aussi archaïque : le saucissonnage comme dans les années 90…
Le pauvre vigile algérien va faire les frais de toute cette histoire alors qu’il n’est pas dans le coup…
Mais il y a l’ADN, les empreintes digitales, les téléphones portables…
Douze accusés au final et le procès pas encore tenu … faut dire que les pépés sont en mauvais état et risquent plus d’atterrir à l’hosto ou au cimetière qu’en tôle …
Bon … il m’est passé entre les mains par hasard pendant les vacances… le titre m’a amusé et j’avais entendu une interview de l’autrice qui m’avait amusée à la sortie du livre …
A moins de vouloir en savoir plus sur les braquages à l’ancienne… ou l’argot du milieu ( il y a un chouette glossaire à la fin) mais autrement… Ce qui est rigolo c’est que des papy à vélo se soient lancés dans cette aventure rocambolesque… sinon…
Extrait.:
Même en prison, ces détenus-là sont respectés, voire vénérés, car « le braquage est considéré comme le cent mètres en athlétisme, c’est la spécialité reine ». Le braco exige en effet une technicité particulière, un bon tuyau, des repérages, une organisation, du sang-froid et du culot.
Depuis les années 2000, les « beaux mecs » se font rares, au grand dam du chef des VMA, et les « bandes structurées autour d’un chef de clan et de lieutenants » aussi. Les opérations sont moins bien pensées, tout à l’avenant. « On assiste à des braquages instinctifs, moins préparés, c’est l’argent tout de suite et ça peut partir en sucette avec prises d’otages, courses-poursuites, flingages. »
Au XXIe siècle où les indics d’antan sont bannis de la PJ et les « sources » immatriculées, le vieux briscard admet que désormais, « les quatre piliers du condé sont la téléphonie, la balise, l’ADN et les caméras ».
Le code radio de la BRB, c’est « Rubis » puisque au 36, quai des Orfèvres les brigades portent des noms de pierres précieuses : Cristal pour la Crim, Topaze pour l’Antigang, Saphir pour les stups et Diamant pour la direction.
Kim Kardashian n’est qu’une « coquille vide » à ses yeux : « Pas la personne car je ne la connais pas, mais la Kim Kardashian des projecteurs, sa représentation, elle incarne de fausses valeurs, les paillettes, c’est son business, désolant. Devenir une pancarte pour une marque ou être un braqueur pour avoir de l’argent facilement, ce n’est pas la réussite.
Photo: entrée de l’hôtel de luxe, le No Address