Descott, Régis « Vacher l’Eventreur » (2016) 288 pages

Auteur: Régis Descott, né en 1966 à Paris, est un écrivain français, auteur de roman policier.
Grasset – Collection : « Ceci n’est pas un fait divers » 16.03.2016 – 288 pages
Résumé:
En 1897, la France découvrait Joseph Vacher, serial killer arrêté après des années de traque. Le « tueur de bergers » finira par avouer douze meurtres, l’instruction lui en attribuant une trentaine. Sur l’échelle du crime, Jack l’Eventreur est dépassé. Mais qui était vraiment Vacher ? Halluciné se dépeignant comme envoyé de Dieu, pauvre type errant d’un crime à l’autre, ou assassin méticuleux parvenant à s’échapper sans laisser de traces ? Grâce à un montage de documents originaux (reportages, télégrammes, procès-verbaux, lettres.) tirés des archives du plus grand fait divers de la fin du XIXe siècle, Régis Descott inaugure une forme inédite de roman-enquête et nous entraîne dans une plongée sans précédent au cour du crime et de la folie. Une immersion passionnante dans cette France de chromos, qui restitue à Joseph Vacher sa place dans la sombre constellation des grands assassins.
« Le Juge et l’Assassin » est un film de procès dramatique et historique français réalisé par Bertrand Tavernier, sorti au cinéma en 1976. L’histoire est inspirée de la vie du tueur en série Joseph Vacher à la fin du XIXe siècle.
Avis: Alors très très mitigée !!!! La construction est intéressante et c’est un gros travail de recherche mais cela m’a semblé lent et répétitif. Ce qui m’a plu c’est le mélange de documents : des lettres, des comptes-rendus de police, des entretiens avec les juges d’Instruction, des articles de presse, des interrogatoires, des lettres et des télégrammes, le déroulement du procès…
Nous sommes à la fin du XIXème siècle et la police est confrontée à un grand nombre de meurtres qui se ressemblent… Les policiers vont arrêter plusieurs personnes et les accuser des meurtres avant de les relâcher car le vrai coupable va être arrêté totalement par hasard. Heureusement pour ses pauvres accusés mais la rumeur aura déjà accompli son oeuvre de destruction..
Vacher est-il l’auteur de ce nombre impressionnants de crimes sadiques, des éventrations? Près de cent assassinats ou tentatives de meurtres vont être passés sous la loupe…
Est-ce un psychopathe narcissique, un aliéné, un gars conscient de ce qu’il fait? Jouit-il de toute sa tête?
Il choisit des victimes au hasard, dans les campagnes – principalement des bergers et des bergères – sans caractéristiques communes ; ce peut être des femmes, des hommes; seul point commun : ces victimes n’ont pas de force (des enfants, des vieillards) et il opère dans un grand nombre de régions. Il viole les femmes, mutile les hommes. Il croit désigné que c’est Dieu qui lui désigne ses victimes…
La manière dont est constituée la Police française à la fin du XIXème siècle est hautement discutable : un système municipal et aucune coordination au niveau national.
Et pourtant, on va réussir à reconstituer son parcours, son itinéraire au cours des dernières années, les emplois qu’il a occupé, les hôpitaux ou il a séjourné, les cadavres qu’il a laissé sur son passage, tel le petit Poucet. Les journaux ont été très utiles en diffusant sa photo. On a retracé sa généalogie et retrouvé ses parents, ses frères et soeurs et aucune tare héréditaire n’est apparue. Alors qu’est-ce qui a motivé ces moments de rage, ces moments ou ce jeune homme disjoncte ?
Des médecins ont bien évidemment examiné le jeune Vacher. Et en particulier la sommité de l’époque, le Professeur Lacassagne. Est-ce un tueur responsable de ses actes ou non ? Est-ce un simulateur? Un malade mental? C’est le procès qui nous le dira … ( ou pas?
Extraits:
Vacher veut bien être un assassin ; il se complaît à l’avouer, mais il refuse avec une énergie farouche d’être pris pour un voleur.
Pourquoi j’ai tué ? Mais je ne sais pas ; ça m’a pris comme ça ; j’ai des accès, n’est-ce pas ? il faut que je tue, je ne sais pas pourquoi, c’est le poison qui veut sortir. C’est Dieu qui me commande de tuer, autrement ça n’arriverait pas.
La solution, nous l’avons maintes fois, ici même, préconisée et démontrée : c’est la transformation de ces polices municipales juxtaposées en une seule police homogène qui serait la police nationale, la police de l’État.
Information (Wikipedia):
Joseph Vacher, surnommé le « tueur de bergers» ou le « Jack l’Éventreur du Sud-Est», est un sergent réformé devenu vagabond, né le 16 novembre 1869 à Beaufort (Isère) et mort exécuté le 31 décembre 1898 à Bourg-en-Bresse (Ain)
One Reply to “Descott, Régis « Vacher l’Eventreur » (2016) 288 pages”
Les crimes de Vacher montrent la façon dont étaient conduites les enquêtes à une certaine époque : des crimes commis dans des zones géographiques différentes, n’étaient pas rapprochés, car menées par des autorités différentes, sans coordination. C’est comme ça que ce personnage a pu arriver à ce nombre impressionnant de crimes.
C’étaient des crimes d’opportunités, non calculés, sans lien autre que le meurtrier.