Mot de l'éditeur : « "L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !" L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville... "Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !" Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. » Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur. Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, La petite marchande de prose est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans. Comme toujours je lis les aventures de la famille Malaussène avec bonheur.
Jean
D'Aillon : "Le mystère de la
chambre bleue"-
En juin 1642, une copie du
traité d'alliance passé entre le
marquis de Cinq-Mars et
l'Espagne arrive mystérieusement
sur le bureau du cardinal de
Richelieu.
Dans le Paris de Louis XIII
certains s'interrogent sur le
rôle qu'aurait pu jouer la
marquise de Rambouillet,
surnommée Arthénice, durant les
trois conspirations de 1641 :
celle du duc de Vendôme, celle
du duc de Soissons et celle du
marquis de Cinq-mars.
Le perspicace notaire Louis
Fronsac, ami du poète Vincent
Voiture et du
commissaire-enquêteur Gaston de
Tilly, recherche la vérité sur
la mystérieuse chambre bleue d'Arthénice.
Enquête pour laquelle il risque
sa vie, mais heureusement il est
protégé par Giulio Mazarini…
Le premier de la série. J'aime
beaucoup. Bien documenté, il
dépeint l'époque et l'ambiance.
Présentation des personnages de
la série
Jean
D'Aillon* :
"la conjuration des Importants" :
Décembre 1642. Qui a tué le
commissaire de police du quartier Saint-Avoye dans une pièce entièrement
close ? C'est ce que va tenter de découvrir le héros de ce roman, un jeune
et brillant notaire, Louis Fronsac. Comme son meilleur ami travaille pour la
police, les deux hommes ne devraient pas tarder à boucler leur enquête. Mais
c'est compter sans la présence de la troublante Anne Daquin qui poursuit le
jeune Fronsac de ses assiduités alors que son mari meurt empoisonné
quasiment dans les bras du notaire.
Ah oui . j'adore. le souci du
détail, la qualité des
descriptions, de l'action...
Jean
D'Aillon* : La Conjecture de Fermat (JC
Lattès / FranceLoisirs):
En ce mois d'octobre1643,
alors que se négocie la fin de la guerre de Trente Ans, Mazarin soupçonne la
présence d'un espion au bureau du Chiffre. À Louis Fronsac de le découvrir,
et vite ! Et de trouver l'homme qui lui garantira un nouveau code secret
inviolable. Mais sur le chemin du marquis, s'avance la Belle Gueuse, prête à
tout... Amie ou ennemie ?
Alors là j'ai adoré ! J'avais
presque l'impression de lire un
Alexandre Dumas ... presque...
je vais me jeter sur les
autres!!!
Jean D'Aillon*
: " L'exécuteur de la haute
justice"-
Nous sommes en
1645 après la Conjuration des Importants. La cour de France se déchire à nouveau
et un jeune homme de quinze ans arrive inopinément des Pays-Bas. Il serait le
fils du duc de Rohan et pourrait devenir le chef de file des huguenots de
France. Mais le duc d’Enghien laisse entendre qu’il est un imposteur…
L’ancien notaire, Louis Fronsac, désormais chevalier de Saint Louis, sera chargé
de découvrir la vérité. Aidé de son ami de toujours, Gaston de Tilly, ils
mèneront l’enquête autour de la Bastille et dans la rue de la Pute y Musse et
recevront l’aide d’un certain Jean-Baptiste Poquelin qui vient d’installer son
Illustre Théâtre au jeu de paume de la Croix-Noire. (résumé de l'éditeur)
Cette fois encore j'ai été happée
par les aventures du petit notaire; la vie de l'époque, les intrigues de cour et
de la politique. J'ai découvert le monde des prisons, des juges, des
tourmenteurs, des bourreaux... Paris d'avant et ses notes qui font
référence au Paris de maintenant. Les
dessous de l'histoire, car le contexte historique foisonne toujours autant
de détails sur la vie quotidienne, les historiettes politiques, les alliances et
mésalliances.. Et plus j'avance dans la série, plus je m'attache aux
personnages.. Je les retrouve avec plaisir. Gaufredi devient de plus en plus
mystérieux.. que cache son histoire? On a le plaisir de faire connaissance avec
le monde des arts de l'époque (les théâtreux, les auteurs...)
Jean D'Aillon*
: "
L'énigme du clos Mazarin"-
En 1646, Jules Mazarin,
président du conseil royal,
signe des lettres de patentes
qui permettent à son frère
Michel d’augmenter la surface de
la ville d’Aix. Au même moment,
le comte d’Alais, gouverneur de
Provence, avertit le ministre
que de fausses lettres de
provision, toutes signées par le
cardinal et permettant d’accéder
à des charges de conseiller au
parlement d’Aix, sont mises en
vente. Qui peut bien chercher à
céder de tels documents et à
semer le trouble dans la ville ?
Mazarin charge le marquis de
Vivonne de mener l’enquête.
Aidés de Gaston de Tilly,
procureur du roi et du
perspicace Louis Fronsac, les
trois hommes finiront par
découvrir la vérité après avoir
frôlé la mort plus d’une fois,
dans une ville d’Aix sale,
obscure et encore enserrée dans
ses remparts moyenâgeux.
C'est mon préféré ! L'intrigue,
les personnages.. et la visite
d'Aix ... Une envie de parcourir
l'Aix en Provence d'aujourd'hui
avec le livre à la main pour
replonger dans le passé et
parcourir les lieux maintenant
avec le regard de Fronsac et ses
amis...
Jean D'Aillon*
: " Le dernier secret de
Richelieu"-
Nous sommes en 1669 et un
mystérieux prisonnier est
conduit à la forteresse de
Pignerol. Pourquoi tous ceux qui
s'intéressent à lui
disparaissent-t-ils comme par
enchantement ? Pendant ce temps,
le jeune roi se transforme en
monarque absolu et la France
connaît un régime des plus
sévères. Le jeune notaire, Louis
Fronsac est une fois de plus au
cœur de l'affaire et il se
pourrait bien qu'il nous révèle
enfin la vérité sur le Masque de
fer...
Suite des aventures du petit
notaire. On traverse la France
avec lui et on visite le
Marseille de l'époque. J'aime
toujours autant
Jean D'Aillon*
: "Nostradamus et le dragon de
Raphael" -
En 1536, Charles Quint envahit
la Provence et se fait couronner
roi d'Arles et de Provence.
Pendant cinq mois, cinquante
mille soudards vont piller et
dévaster un pays abandonné par
ses habitants. Mais l'Empereur
n'emportera pas son prodigieux
butin : il le cache. En 1564, la
guerre fait rage entre les
catholiques et les réformés.
Pour la reine Catherine de
Médicis, retrouver le trésor de
Charles Quint serait l'unique
moyen de sauver le pays de la
ruine. Et seul le célèbre devin
Nostradamus pourrait l'aider à
en trouver la cachette. Mais
celui-ci dispose-t-il réellement
des pouvoirs surnaturels qu'on
lui accorde ? Et qui est ce
lieutenant du viguier d'Aix,
Yohan de Vernègues, auquel
Nostradamus fait si souvent
appel ?
Cette fois, il ne s'agit pas des
aventures du petit notaire. Nous
plongeons dans le monde de la
cour, des intrigues, à la
recherche d'un trésor. Nous
découvrons Aix à l'époque. La
1ère partie du roman est
extrêmement documentée, la
deuxième plus aventure. Un vrai
roman de cape de d'épée..
J'adore.
Nicole
Descours : Anne Du Luberon: Anne
du Lubéron est un récit très informé et sensible où revit, avec deux des
plus beaux métiers qui soient, un XVIIème siècle rarement évoqué en
littérature : celui des artisans et des petites et moyennes bourgeoisies de
province. Les sentiments et les pensées des héros ne souffrent pas de la
qualité des description. Ils vivent de vraies vies. Anne, enfin, dont le
roman porte le nom et qui le domine, est un très attachant personnage de
femme.
Sympa à lire. Bien aimé toute la descrïption de l'art des maitres verriers
et les paysages de la Combe de Lourmarin..
Fatou Diome : Kétala
- Que
restera-t-il de nous ? Peut-être des souvenirs, magnifiés, interprétés ou,
pire, falsifiés.
Inanimés, nos meubles, nos habits, nos objets familiers jalonnent le sillage
de notre vie. Ils sont les témoins silencieux de nos joies et peines. Le
kétala, le partage de l'héritage, disperse tout ce que possédait celui ou
celle qui n'est plus. Attristés par leur séparation imminente, les meubles
et divers objets de Mémoria cherchent un moyen d'éviter l'éparpillement des
traces de leur défunte et aimée propriétaire.
« Au nom du respect de la
mémoire, de notre éternelle fidélité à notre défunte maîtresse et en vertu
des pouvoirs qui me sont conférés, je déclare ouverte la séance de
reconstitution de la vie de Mémoria. Que chacun de nous s’engage,
solennellement, devant ses pairs et surtout face à sa conscience, à ne
rapporter que ce dont il a été témoin. »
C’est le Masque qui a eu l’idée de cette transmission mutuelle du souvenir
de Mémoria, venant lui-même d’une civilisation où les hommes se transmettent
leur histoire et leur culture en se les racontant de génération en
génération. Ayant assisté à d’innombrables palabres au cours de son
existence, il a été désigné pour conduire les débats. Pendant les six nuits
et les cinq jours qui les séparent du Kétala, le partage des biens de celle
qui vient de passer de vie à trépas, les meubles et les objets de
l’appartement vont reconstituer tous ensemble le puzzle de sa vie. Ils
sauront alors ce qu’elle faisait dans ce lieu où elle les a rassemblés,
comment elle a vécu et de quoi elle est morte. « Lorsque quelqu’un meurt,
nul ne se soucie de la tristesse de ses meubles. » S’ils ne peuvent empêcher
les humains de les disperser, chacun d’eux pourra ainsi partir vers
n’importe quel horizon avec l’histoire complète de sa défunte et aimée
propriétaire. « On ne peut pas toujours emmener les siens avec soi, mais on
part toujours avec sa mémoire. »Jongleuse de mots et d’atmosphères, conteuse
hors pair jouant sur la musicalité de la langue, Fatou Diome donne corps à
un récit sévèrement critique à l’égard des traditions. Le résultat est
étourdissant d’intelligence.(commentaire de la Fnac)
Un petit bonheur que ce livre.
A la fois drôle et poétique, un bel écrin pour une conversation qui nous
parle de traditions et nous entraine dans un monde inconnu
Jean DIWO : "Au temps ou la
Joconde parlait" -
1469. Les Médicis règnent sur Florence. Laurent, "le Magnifique", n'a que
vingt et un ans quand il reprend le flambeau, mais on devine déjà en lui un
mécène qui va fertiliser cette galaxie sensible et explosive qu'on appellera
plus tard la Renaissance... Une distribution fabuleuse ! A commencer par
Leonard de Vinci et ses recherches désordonnées qui le conduisent de Rome à
Milan, de la cour des Borgia à celle des rois de France, de la musique et
des machines volantes à Mona Lisa... Une vie d'artiste, de nomade. Il côtoie
Machiavel, à la verve florentine, mais aussi celui qu'il considère comme son
rival, Michel Ange, englué dans ses conflits avec le Vatican, et puis
Botticelli, Raphaël, toute une pléiade de génies dont le rayonnement ne
cesse de croître... Je
recommande si vous souhaitez vous plonger dans l'ambiance artistique et
apprendre (ou réviser vos connaissances) sur la période. Facile à lire et
intéressant. Beau voyage
Maxence
Fermine : "Neige"
: A la fin du XIXème siècle, au Japon, le jeune Yuko s'adonne à l'art
difficile du haïku. Afin de parfaire sa maîtrise, il décide de se rendre
dans le sud du pays, auprès d'un maître avec lequel il se lie d'emblée,
sans qu'on sache lequel des deux apporte le plus à l'autre. Dans cette
relation faite de respect, de silence et de signes, l'image obsédante
d'une femme disparue dans les neiges réunira les deux hommes. Dans une
langue concise et blanche, Maxence Fermine cisèle une histoire où la
beauté et l'amour ont la fulgurance du haïku. On y trouve aussi le
portrait d'un Japon raffiné où, entre violence et douceur, la tradition
s'affronte aux forces de la vie.
Un bijou ! Poétique, sensible.
J'ai adoré
Anne Gavalda " Je voudrais
que quelqu'un m'attende quelque part"
: «Quand j'arrive à la gare de
l'Est, j'espère toujours secrètement qu'il y aura quelqu'un pour m'attendre.
C'est con. J'ai beau savoir que ma mère est encore au boulot à cette
heure-là et que Marc n'est pas du genre à traverser la banlieue pour porter
mon sac, j'ai toujours cet espoir débile. » Les personnages de ces douze
nouvelles sont pleins d'espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne
cherchent pas à changer le monde. Quoi qu'il leur arrive, ils n'ont rien à
prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous
les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge
d'émotion qu'ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste
d'Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet
nos propres existences.
Très sympa mais sans
plus. Pour moi qui n'aime pas trop les nouvelles, la langue de Gavalda n'est
pas suffisamment ciselée pour se prêter à l'exercice.
Khaled Hosseini : "Les
Cerfs-volants de Kaboul"
- Dans les années 70 à Kaboul,
le petit Amir, fils d’un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec
son serviteur Hassan, jeune chiite condamné par sa race à exécuter les
tâches les plus viles. Liés par une indéfectible passion pour les
cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et
accueillante. Ni la différence de leur condition ni les railleries des
camarades n’entament leur amitié. Jusqu’au jour où...
Ce livre est magnifique.
Je n'ai pas vu le film et je ne souhaite pas le voir. Les personnages sont
si vivants dans mon imagination. Une pure merveille que je recommande
vivement. En plus de la relation humaine entre les enfants, les jeunes, les
adultes, il y a la tragédie de l'Afghanistan.. L'histoire d'un homme, oui .
Mais aussi celle d'un peuple, d'un conditionnement, d'une culture, la montée
en puissance des talibans...
Marc Levy :
"7 jours pour une éternité" -
Pour mettre un terme à leur éternelle rivalité, Dieu et Lucifer se
sont lancé un ultime défi…
Ils envoient en mission leur deux meilleurs agents…
Lucas et Zofia auront sept jours sur terre pour faire triompher leur camp,
décidant ainsi qui du Bien ou du Mal gouvernera les hommes...En organisant ce pari absurde, Dieu et Lucifer avaient tout prévu, sauf une
chose...
Que l’ange et le démon se rencontreraient…
Il se laisse lire facilement
mais ce n'est de loin pas mon préféré.
Dimitri
Merejkovsky : Le Roman de Léonard de Vinci - (LdP(N° 30511)
Comment Léonard de
Vinci est-il devenu l'incarnation du génie créateur ? Comment a-t-il vécu,
aimé, souffert ? Avec un soin du détail et une inspiration dignes des plus
grands, le romancier russe Dimitri Merejkovski (1866-1941) nous entraîne
dans l'intimité d'un homme pour lequel le talent, perçu comme un don de
Dieu, est un véritable sacerdoce, qu'il assume de toute son âme, refusant
les facilités de l'argent et des vanités. C'est de cette fidélité extrême,
douloureuse, que jaillissent
des chefs-d'œuvre qui nous laissent entrevoir les contours d'un univers où
règne la grâce. L'artiste de génie se fait ainsi passeur, intermédiaire
entre le Créateur et nous. Dans cette évocation romanesque ample et
profonde, la Renaissance apparaît comme la quintessence de toutes les
époques, le condensé de toutes les passions, le reflet sans fin de l'univers
des hommes. Freud admirait cette œuvre, où il découvrit le fameux souvenir
d'enfance de Vinci - un vautour descendant sur son berceau -, qui lui
inspira un de ses essais les plus célèbres. Portrait prodigieusement vivant
du grand artiste, ce Roman de Léonard de Vinci est également une pièce
maîtresse de la littérature russe du XXe siècle -
Il est très rare que je
n'arrive pas à aller jusqu'au bout d'un livre ! Surtout quand en plus le
sujet me plait.. Mais là, j'ai abandonné.. Je me suis accrochée plus de 300
pages.. mais c'est plat.. on s'englue dans des détails sans importance, on
perd le fil du récit.. Désolée mais j'ai pas du tout du tout aimé !
Amélie
Nothomb :"Journal d'hirondelle"
- A la suite d'un chagrin
d'amour, un coursier de 30 ans - Urbain le bien nommé - devient insensible.
Il trouve un nouveau travail plus conforme à son état : tueur à gages. Pas
d'états d'âme à s'acquitter d'un crime parfait. Jusqu'au jour où il exécute
un ministre et toute sa famille. Dans la serviette du ministre, il trouve le
journal intime de sa fille. Il décide de le lire, son comportement devient
alors erratique et si l'usage des sens lui revient c'est pour une
métamorphose qu'il n'aurait jamais pu envisager auparavant... Un personnage
nothombien, solitaire et misanthrope, agissant par-delà le bien et le mal
pour découvrir justement un au-delà nommé amour...
Un de mes préférés . Un roman
et pas une autobiographie de la petite enfance. J'aime ces livres quand ils
ne se déroulent pas dans le monde de l'enfance, quand ils ne se deroulent
pas au Japon. Je retrouve ici son ironie, son comique de situation; un
homme qui tue pour retrouver des sensations sexuelles.. qui n'a pas
d'identité propre, ou plutôt qui en change selon sa situation; Amélie pointe
la violence gratuite de la société avec un tueur à gages qui recouvrira ses
sentiments et son âme en tombant amoureux post-mortem d'une de ses victimes
et en la protégeant d'il ne sait pas quoi par delà sa mort. Dans une
interview, l'auteur disait : "On
dirait que la société est atteinte d'une espèce de frigidité de tous les
sens et qu'elle ne réagit plus qu'à la surenchère".. rien à ajouter, si ce
n'est que c'est merveilleusement écrit.
Erik Orsenna "La révolte
des accents" - Après
La grammaire est une chanson douce et Les Chevaliers du Subjonctif, j’ai eu
envie de continuer ma promenade dans la grammaire, en baguenaudant cette
fois-ci du côté de son goût…
Qu’est-ce que le « goût » de la grammaire ? Qu’est-ce qui fait qu’une langue
chante, qu’un mot se transforme, qu’une lettre se module ? Ce sont les
accents. Papillons graciles, ils se posent au gré des phrases pour en
modifier le sens. Mais les accents différencient aussi les mots des manières
de parler : l’accent circonflexe n’a rien à voir avec l’accent breton ! Les
accents sont les défenseurs de la diversité. S’il n’y a plus d’accents, la
fadeur gagne.
Naturellement, ils s’entendent à merveille avec les épices : sans elles,
plus de goût ; mais si leur dosage n’est pas précis, alors tout devient
semblable, uniforme.
Les épices et les accents sont de même nature : ils fabriquent du sel de la
vie. L'idée est
excellente, le livre plein de charme mais il ne vaut pas les 2
premiers opus. Je suis restée sur ma faim.
Arturo
Pérez-Reverte " le Hussard"
- Andalousie, 1808. Les
troupes napoléoniennes entrées en Espagne viennent de subir un cuisant
revers à Bailen. Joseph Bonaparte n'est pas encore sur le trône et la
résistance des Espagnols à l'armée française s'organise. Frédéric Gluntz et
son ami Michel de Bourmont, tous deux officiers du 4ème régiment de
hussards, rêvent de gloire. La tête pleine d'idéaux, ils rêvent de gloire et
d'héroïsme. Après tout, ne se battent-ils pas aux côtés de l'Empereur
Bonaparte ? Ils se voient déjà vainqueurs de ce peuple espagnol d'un autre
temps, encore sous le joug de l'Eglise et de la royauté...Fiers d'apporter
progrès et idées nouvelles à un pays encore soumis à la Monarchie et à
l'Eglise, ils ne comprennent pas qu'en face d'eux se dressent une armée
décidée à défendre son indépendance jusqu'au dernier soldat et un peuple
prêt à mourir pour sa terre.
Reverte est un auteur que
j'apprécie. L'écriture est puissante; la réflexion sur la guerre et les
mentalités est présente et le doute qui habite le personnage et côtoie sa
soif de gloire est remarquablement transcrite.
Salman Rushdie : "L'enchanteresse de Florence" :
Curieuse apparition que ce
jeune homme blond fièrement dressé sur un char à boeufs et sur le point
d'entrer à la cour du grand Moghol, au cœur des Indes. Le voyageur se fait
appeler " Mogor dell'Amore " et prétend détenir un secret. Ce qu'il va
révéler à l'Empereur est une histoire fantastique : il affirme être le fils
de l'Enchanteresse de Florence, princesse moghole oubliée, maîtresse
sulfureuse d'un soldat florentin, à la beauté envoûtante et aux pouvoirs
mystérieux. Sa légende est nimbée d'une aura de magie, d'énigme et de
mensonge. L'empereur ne sait que croire, jusqu'à ce que l'Enchanteresse à la
jeunesse éternelle, le visite en rêve... Son histoire nous emmène sur les
traces d'un destin fabuleux et relie un Orient conquérant et contemplatif à
l'Occident sensuel et terrible de la Renaissance florentine. D'une cour
l'autre, au rythme des complots et des intrigues, on croise sorcières et
fêlons, l'ombre de Savonarole, les Vespucci ou Machiavel, personnages
troubles qui peuplent la légende de l'Enchanteresse de Florence. Rushdie
s'adonne ici à la magie, compose une œuvre foisonnante et prouve une fois
encore une puissance créatrice hors du commun.
Oui, oui, et oui. J'ai
retrouvé le fabuleux conter du "dernier soupir du Maure".
Rushdie écrit un conte, une
fable, un peu style 1001 nuits mais sur un fond très documenté sur la
Renaissance. Mais il semble que tout ce mélange.. ou est le vrai, ou est
l'inventé ? Magnifique fresque, belle histoire d'amour.. J'en redemande!
Romain
Sardou : "Une seconde
avant Noël" :1851. A
Cokecuttle, une cité industrielle anglaise, le petit Harold survit
péniblement, vivant sous les ponts et ramonant des cheminées. Et pourtant...
Harold ignore qu'il est promis à un destin fantastique. Guidé par un génie
invisible, il va découvrir un monde peuplé de lutins, d'arbres magiques et
de rennes volants. D'extraordinaires voyages l'y attendent. Il est appelé à
devenir un personnage que nous connaissons tous très bien : à la longue
barbe blanche et au costume rouge éclatant. Ce petit orphelin est le père
Noël avant qu'il devienne le père Noël ! Au travers de mille péripéties
joyeuses, nous allons assister avec lui à son premier Noël, à sa toute
première distribution de cadeaux. Une seconde avant Noël, la question reste
posée : le père Noël débutant parviendra-t-il à livrer les jouets aux
enfants ? Redonnera-t-il enfin aux hommes le goût de l'impossible et du
merveilleux ? Joli
conte, un peu à la Dickens. J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle facette de
l'écrivain
Romain
Sardou :
"Sauver Noël" :1854,
à Londres. - Après la venue d'un étrange équipage dans la maison
voisine de celle où vit Gloria Pickwick, une gouvernante de choc, aucun
cadeau au pied des sapins de Noël illuminés. C'en est trop pour Gloria, qui
prend l'affaire en main. Et Harold, un petit garçon futé, s'engage avec elle
dans l'aventure, amenant des renforts insolites : des lutins, une fée, des
oies douées de paroles et bien d'autres encore. L'objectif de cette drôle de
troupe : sauver Noël ! Si c'est encore possible...
Comme le précédent opus, la
magie opère.. La fin est assez surprenante...
Ted
STANGER : "Un Americain en Picardie" Sacrés Français le roman -
- «"Monsieur Bradley,
j'aimerais vous souhaiter la bienvenue parmi nous à Fabre Frères, au nom de
tous nos employés syndiqués, et de tous les employés tout court, bien
entendu. Nous espérons entretenir avec vous une relation des plus
fructueuses, même si nous désapprouvons totalement et définitivement la
politique expansionniste de Washington." Delaneau poursuivit pendant
quelques bonnes minutes, mais l'esprit de Bradley s'arrêta sur "la politique
expansionniste de Washington". Mais qu'est-ce que le gouvernement des
États-Unis avait à voir avec la fabrication de robinets?» Jonathan Bradley,
cost-killer, est chargé de dégraisser une petite usine de robinetterie
victime de la mondialisation. L'affaire est simple, mais il tombe sur un tas
d'os : le code du travail, l'Urssaf, la CGT, la grève et ses piquets, le
délégué syndical qui dit toujours non, les salariés peu conciliants...
Hilarant! Adoré. La
France qui travaille...c'est le sommet... vu par les étrangers!
Jean Teulé : "Le magasin
des suicides"
- Imaginez un magasin où l'on
vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider.
Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur
sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la
joie de vivre. Petit
livre très sympa, plein d'humour
Marguerite
Yourcenar : Mémoires d'Hadrien (Folio) :
Cette œuvre, qui est à la fois
roman, histoire, poésie, a été saluée par la critique française et mondiale
comme un événement littéraire. En imaginant les Mémoires d'un grand empereur
romain, l'auteur a voulu « refaire du dedans ce que les archéologues du XIXe
siècle ont fait du dehors ». Jugeant sans complaisance sa vie d'homme et son
œuvre politique, Hadrien n'ignore pas que Rome, malgré sa grandeur, finira
un jour par périr, mais son réalisme romain et son humanisme hérité des
Grecs lui font sentir l'importance de penser et de servir jusqu'au bout. «
... Je me sentais responsable de la beauté du monde », dit ce héros dont les
problèmes sont ceux de l'homme de tous les temps : les dangers mortels qui
du dedans et du dehors confrontent les civilisations, la quête d'un accord
harmonieux entre le bonheur et la « discipline auguste », entre
l'intelligence et la volonté.
Un classique que j'ai relu
avec un grand plaisir. Une langue magnifique, une érudition... Un
petit chef d'œuvre qui donne envie de se replonger dans les classiques au
lieu de lire les succès du moment..
Yasmina Khadra : Les
agneaux du Seigneur
:
Ghachimat est un
village de l'Algérie d'aujourd'hui : on se connaît depuis l'enfance, on se
jalouse et on se jauge. On s'affronte en secret pour obtenir la main d'une
fille. On déteste ceux qui ont réussi, on méprise ceux qui sont restés dans
la misère. On étouffe sous le joug d'une tradition obsolète. On ne s'émeut
guère des événements qui embrasent la capitale.
Mais il suffit du retour au pays d'un enfant fanatisé, pour que les
habitants de Ghachimat basculent dans le crime collectif, portés par le
ressentiment et la rancœur. Et c'est ainsi que, progressivement, des garçons
bien tranquilles deviennent des tueurs en série…
Certes, l'écriture est belle
mais moins flamboyante que dans les autres livres que j'ai lu de cet auteur.
Trop dur, pas assez d'espoir.. trop de sang, trop de haine.. mais je sais
bien que la réalité algérienne n'est pas rose.. Je ne recommanderais pas
celui-là personnellement..