Quelques extraits et petites phrases au gré de mes lectures

 

 

Mia COUTO « la véranda au frangipanier »

p.14 "Les heures entre ses murs, dans ce lieu empesé tout entier de silences et d’absences, se sont décolorées. »

p.66 "Aujourd'hui je sais: l'Afrique nous vole notre être. Et elle nous vide a contrario: en nous remplissant d'âme."

p. 63-64 "Ma vie s’est enivrée du parfum de ses fleurs blanches au cœur jaune. En ce moment il ne sent rien, en ce moment ce n’est pas le temps des fleurs. Vous êtes noir, inspecteur. Vous ne pouvez pas comprendre combien j’ai toujours aimé ces arbres. C’est qu’ici, dans votre pays, il est le seul qui perde ses feuilles. De tous les arbres le frangipanier est le seul qui se dénude ainsi, il fait comme si allait survenir un Hiver. Lorsque je suis arrivé en Afrique, après je n’ai plus jamais senti l’Automne. C’était comme si le temps arrêtait son cours, comme si c’était toujours la même éternelle saison. Seul le frangipanier me restituait ce sentiment du passage du temps. Non que j’aie encore besoin aujourd’hui de sentir passer les jours. Mais le parfum de cette véranda me guérit des nostalgies des années que j’ai vécues en Mozambique. Et quelles années ce furent !"

p. 67 "Je fais provision d’infini, m’enivre petit à petit. Oui, je sais le danger que c’est : qui confond eau et ciel finit par ne plus distinguer vie et mort. "

p. 68 "la vieillesse, qu’est-ce que c’est sinon la mort en stage dans notre corps ? "

p. 70 "Tu sais semblant d’être de pierre, Et bien, alors : c’est pas fait, la pierre, pour qu’on marche dessus ? "

p. 72 "Ceux qui meurent disparaissent tellement loin, c’est comme s’ils étaient des étoiles qui tombent. Ils s’éteignent sans faire de bruit, sans qu’on sache où ni quand

p. 73 " Cela m’est pénible de rameuter mes souvenirs. Parce que la mémoire m’arrive déchirée, en morceaux qui ne s’assemblent pas. Je veux le repos de n’appartenir qu’à un seul lieu, je veux la tranquillité de ne pas avoir la mémoire partagée. Etre tout entier d’une m’même vie. Et avoir de la sorte certitude de mourir en une seule fois. Cela m’est pénible d’égrener tant de petites morts, celles que nous sommes les seuls à noter, à l’obscur de notre intimité. »

p. 90 " Toi Blanc, tu me feras toujours rire. Tu es une bonne personne. - C'est là que tu te trompes, Nhonhoso: je ne suis pas bon. Ce que je suis, c'est ralenti dans les méchancetés. "

p. 91 "Le fatiguaient, oui, les choses sans âme. L’arbre au moins, disait-il, a une âme éternelle : la terre elle-même. On touche le tronc et on sent le sang de la terre qui circule dans l’intime de nos veines.

 p. 114 " Pour tout vous dire, la vérité est que je ne me sens heureuse que lorsque je me fais eau. Dans cet état, pendant que je dors, je suis dispensée de rêver : l’eau n’a pas de passé. Pour le fleuve, onde qui va sans jamais cesser d’aller, tout est toujours aujourd’hui. "

p. 131 "Vous voulez dire que, pour vous, je ne suis pas un homme bon ?

- Tu n’es ni bon ni mauvais. Simplement, tu inexistes.

 - Comment ça, j’inexiste ? "

p. 171 "J’étais une malade sans maladie. Je souffrais de ces accès de fièvre que seul Dieu endure. Il s’est produit ceci : d’abord j’ai perdu le rire ; ensuite, les rêves ; pour finir, les mots. Tel est l’ordre de la tristesse, la façon dont le désespoir nous plonge dans un puits humide. "

p. 180 " L’écrit était sa seule parole. Elle s’enfermait dans sa chambre, enveloppée dans la pénombre. Le papier était sa seule fenêtre."

 

 

Katharina Hagena : "Le goût des pépins de pomme"

"Lorsqu'on perd la mémoire le temps passe d'abord trop vite puis plus du tout."
"Si l’on oubliait rien, on ne pourrait pas non plus se souvenir de quoi que ce soit. Les souvenirs sont des îles qui flottent dans l’océan de l’oubli. " p.108
"Il y a quelque chose d’implacable dans le désir de conservation."
il y a trois choses que l'on peut contempler continuellement sans jamais se lasser. L'une de ces choses c'est l'eau. L'autre c'est le feu. Et la troisième, c'est le malheur des autres"
"Le cerveau s'ensablait comme le lit instable d'une rivière. Cela commençait par s'effriter sur les bords, puis les berges croulaient dans l'eau par pans entiers. La rivière perdait sa forme et son courant, sa raison d'être. Pour finir, cela s'arrêtait de couler, ne faisait plus que clapoter misérablement dans tous les sens. Il se formait dans le cerveau des dépôts blancs qui bloquaient les impulsions électriques, les terminaisons étaient totalement isolées, et à terme échu, la personne également."
"Les souvenirs sont des îles qui flottent dans l’océan de l’oubli. Il y a dans cet océan des courants, des remous, des profondeurs insondables. Il en émerge parfois des bancs de sable qui s’agrègent autour des îles, parfois quelque chose disparaît. Le cerveau a ses marées. Chez Bertha, les îles avaient été submergées par un raz-de –marée. Sa vie gisait-elle au fond de l’océan ? " p.108
"Lire signifie collectionner, et collectionner signifie conserver, et conserver signifie se souvenir, et se souvenir signifie ne pas savoir exactement, et ne pas savoir exactement signifie avoir oublié, et oublier signifie tomber, et tomber doit être rayé du programme."
"Quiconque oublie le temps cesse de vieillir. L'oubli triomphe du temps, ennemi de la mémoire. Car le temps en définitive, ne guérit toutes les blessures qu'en s'alliant à l'oubli. "
"J'en déduisis que l'oubli n'est pas seulement une forme de souvenir, mais que le souvenir est aussi une forme de l'oubli"
"Il avait soudain fait très froid et tout avait été comme vitrifié. Chaque feuille, chaque brin d'herbe était pris dans une gangue de glace transparente, et lorsque le vent soufflait dans le bosquet de pins, on entendait le cliquetis des aiguilles qui s'entrechoquaient. On aurait dit une musique d'étoiles"
"Je me sens toujours en sécurité quand je nage. Le sol ne peut pas se dérober sous mes pieds. Il ne peut èas se déchirer, ne peut ni s'enfoncer ni glisser, ni s'ouvrir ni m'engloutir. Je ne me cogne pas à des objets que je n'ai pas vus, je ne marche pas sur quelque chose par mégarde, je ne me blesse pas et ne risque pas non plus de blesser quelqu'un" . (97)

Henning Mankell :"Les chaussures italiennes ":

"Là, tout à coup, sur la jetée, j’ai fondu en larmes. Chacune de mes portes intérieures battait au vent, et ce vent, me semblait-il, ne cessait de gagner en puissance."

"Il y a une beauté spéciale qui n'appartient qu'aux femmes très âgées. Dans leurs rides sont inscrits toutes les marques, tous les souvenirs de la vie écoulée. Je parle des femmes très âgées, celles dont la terre réclame déjà le corps."

"Je me sens toujours plus seul quand il fait froid."

"La mort ne me fait pas peur. Ce que je n'aime pas, c'est l'idée que je vais devoir rester morte si longtemps."


Atiq Rahimi :" Syngué Sabour" - Pierre de Patience:

 "Voici que la nuit tombe sur la ville, et que la ville tombe dans l'engourdissement de la peur" 48

 

David Foenkinos : "La délicatesse"

"Personne ne t'arrête jamais, car tu as l'allure d'une femme poursuivie par le temps qui passe " p.12

"il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité" p.15

"ils étaient, en matière de mythologie de leur amour, comme des enfants à qui on raconte inlassablement la même histoire" p27

"Elle imaginait un tableau moderne, représentant un couple en train de déjeuner sur un pouce, comme il y avait eu un déjeuner sur l'herbe. Voilà un tableau que Dali aurait pu faire" p. 27

"le dimanche elle aimait lire, allongée sur le canapé, tentant d'alterner les pages et les rêves quand la somnolence l'emportait sur la fiction" p.31

"et les fleure étaient toujours là, au premier plan, lui brouillant la vie. Elles étaient le linceul sur sa journée, son obsession en forme de pétales" p.46

"Ce dimanche là était toujours présent : on le trouvait dans le lundi et le jeudi. Et il continuait de survivre le vendredi ou le mardi. Ce dimanche-là n'en finissait pas, prenait des allures de sale éternité, se saupoudrant partout sur l'avenir" p.46

"Dans l'œil, le temps s'éternise : une seconde, c'est un discours." p.51

"Elle était juste là, dans une lucidité absolue, à se regarder jouer comme une actrice sur une scène de théâtre. Dédoublée, elle observait d'un œil sidéré la femme qu'elle n'était plus..." p. 56

"Des mots suspendus, progressivement happés par le silence. Des mots comme les yeux d'un mourant" p. 62

"Il y a dans le deuil une puissance contradictoire, une puissance absolue qui propulse tout autant vers la nécessité du changement que vers la tentation morbide à la fidélité au passé" p.65

"La douleur c'est peut-être ça: une façon permanente d'être déracinée de l'immédiat" p.69

"On lui avait souvent suggéré de se séparer des souvenirs. C'était peut-être la meilleure façon de cesser de vivre dans le passé. Elle repensait à cette expression : " se séparer des souvenirs ". Comment quitte-t-on un souvenir ?" p.73

"Après leur dernier échange, il était parti lentement. Sans faire de bruit. Aussi discret qu'un point-virgule dans un roman de huit cents pages." p. 86

"Sommes-nous toujours condamnés à l'inachevé ?" p.92

"En partant de vendredi soir, il était bien content de pouvoir se réfugier dans le week.end. Il utiliserait le samedi et le dimanche comme deux grosses couvertures". p. 94

"Il savait qu'il existait des navettes entre l'île de la souffrance, celle de l'oubli, et celle, plus lointaine encore, de l'espoir" p. 137

"Au cours d'une histoire sentimentale, l'alcool accompagne deux moments opposé : quand on découvre l'autre et qu'il faut se raconter, et quand on n'a plus rien à se dire" p.140

"Les soirées peuvent être extraordinaires, les nuits inoubliables, et pourtant elles aboutissent toujours è des matins comme les autres". p. 142

"Pourquoi sommes-nous autant marqués par un détail, un geste, qui font de ces instants minimes le cœur d'une époque?" p. 170

"Il faut avoir vécu des années dans le rien pour comprendre comment on peut être subitement effrayé par une possibilité ."

"Le passé commençait à se déformer, à se diluer dans les hésitations, à se cacher sous les taches de l’oubli. Et c’était là la preuve heureuse que le présent reprenait son rôle."

".. le sommeil est un chemin qui mène à la soupe du lendemain" p.200

"Seules les bougies connaissent le secret de l'agonie" p. 204

"Quelque chose qui était le merveilleux des contes, des instants volés à la perfection. Des minutes que l’on grave dans sa mémoire au moment même où on les vit. Des secondes qui sont notre future nostalgie" p. 208
 

Mathias Enard: "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants"

"La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l'aube. Et avec elle ses gens, les buveurs, les poètes, les amants." (p.9)

"Alors tu souffres, perdu dans un crépuscule infini, un pied dans le jour et l'autre dans la nuit."(p.10)

"Cyprès lorsqu’il est debout, c’est un saule quand, penché sur le buveur, l’échanson incline le récipient d’où jaillit le liquide noir aux reflets rouges" (p.47)

"Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Il s'accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t 'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu. Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit."(p.66)

"Prends un peu de ma beauté, du parfum de ma peau. On te l'offre. Ce ne sera ni une trahison, ni un serment; ni une défaite, ni une victoire. Juste deux mains s'emprisonnant, comme des lèvres se pressent sans s'unir jamais." (p.31)

"Il scrute la nuit et inspire désespérément, comme pour avaler de la lumière" ( p. 81)

"Il ne sait lequel de leurs deux pouls il sent battre si fort à travers ses doigts." (p.95)

"Si tu ne me touches pas tu resteras le même. Tu n'auras rencontré personne. Enfermé dans ton monde tu ne vois que des ombres, des formes incomplètes, des territoires à conquérir. Chaque jour te pousse vers le suivant sans que tu ne saches l'habiter vraiment." (p.110)

"Souvent on souhaite la répétition des choses ; on désire revivre un moment échappé, revenir sur un geste manqué ou une parole non prononcée ; on s'efforce de retrouver les sons restés dans la gorge, la caresse que l'on n'a pas osé donner, le serrement de poitrine disparu à jamais."  (p.127)

"Cette frontière que tu traces en te retournant, comme une ligne avec un bâton dans le sable, on l'effacera un jour ; un jour toi-même tu laisseras aller au présent, même si c'est dans la mort." (p.128)

"...tu oublieras ; tu auras beau couvrir les murs de nos visages, nos traits s'effaceront peu à peu. Les ponts sont de belles choses, pourvu qu'ils durent ; tout est périssable. Tu es capable de tendre une passerelle de pierre, mais tu ne sais pas te laisser aller aux bras qui t'attendent." (p.128)

"Des forces nous tirent, nous manipulent dans le noir; nous résistons. J'ai résisté. Peut-être la dernière barrière sera-t-elle la peur, le souvenir de ta main qui me caresse doucement comme si elle découvrait le tronc d'un arbre inconnu." (p.132)

"l'abandon des mains que la vie n'a pas laissé prendre, des visages qu'on ne caressera plus, des ponts qu'on a pas encore tendus" (p.152)

 

Mia Couto: "L'accordeur de silences"

p.17  "Je suis né pour me taire. C'est mon unique vocation. C'est mon père qui m'a expliqué : j'ai un don pour ne pas parler, un talent pour épurer les silences. J'écris bien, silences, au pluriel. Oui, car il n'est pas de silence unique. Et chaque silence est une musique à l'état de gestation.

Lorsqu'on me voyait, immobile et reclus, dans mon invisible recoin, je n'étais pas prostré. J'étais comblé, l'âme et le corps habités : je nouais les fils délicats dont on tisse la quiétude. J'étais un accordeur de silences." 

 p.17  "Tellement silencieuse, elle avait cessé exister sans même qu’on ne remarque qu’elle ne vivait déjà plus parmi nous, les vivants en vigueur."

 p. 20 "Le rêve est un dialogue avec les morts, un voyage au pays des âmes."

 p. 20 "Ses pas étaient ceux d'un baobab arrachant ses propres racines."

 p. 24  "Vivre? Pourtant vivre c'est accomplir des rêves, attendre des nouvelles."

 p.33  "Au lieu de s'estomper dans l'autrefois, elle s'immisçait dans les fêlures du silence,  dans les replis de la nuit. Il n'y avait pas moyen d'ensevelir ce fantôme. sa mort mystérieuse, sans cause ni apparence, ne l'avait pas ravie du monde des vivants."

 p. 41 «L'écrit était un pont entre des époques passées et à venir, époques qui n'avaient jamais existé en moi.»

 p. 53 « Celui qui se laisse envahir par la passion est voué à l'aveuglement. On ne voit plus celui qu'on aime. A la place, l'amoureux fixe son propre abîme. »

p. 53 « Les femmes sont comme des îles : toujours lointaines mais éclipsant toute la mer alentour. »

p. 56 « Les morts ne meurent pas lorsqu'ils cessent de vivre, mais quand nous les vouons à l'oubli »

p. 56 "Son index parcourait encore et encore le papier imprimé, tel le canot ivre voguant sur des fleuves imaginaires."

p. 65 " ils sont liés par le sang, oui, mais celui des autres."

p. 67  "Veuf n'est qu'un autre nom qu'on donne à un mort. Je vais choisir un cimetière personnel, le mien, où j'irai m'enterrer. 

p. 68  « Celui qui perd espoir fuit. Celui qui perd confiance se cache. Et il désirait à la fois fuir et se cacher. »

p. 109 « Moi, je restai seul face à l'abîme. Lentement, j'ouvris la porte et examinai l'entrée. C'était une vaste pièce vide, à l'odeur du temps conservé. Tandis que je m'habituais à la pénombre, je pensai : comment, au long de tant d'années d'enfance, n'avais-je jamais eu la curiosité d'explorer cet endroit interdit ? La raison, c'est que je n'avais jamais exercé ma propre enfance, mon père m'avait vieilli dès la naissance. » 

p.117 "Ma voix a migré dans un corps qui ne m’appartient plus. Et lorsque je m’écoute, je ne me reconnais pas moi-même. En matière amoureuse, je ne peux qu’écrire. Ça ne date pas d’aujourd’hui, j’ai toujours été comme ça, même lorsque tu étais là.

Et j’écris comme les oiseaux rédigent leur vol : sans papier, sans calligraphie, uniquement avec de la lumière et de la saudade. Des mots qui, tout en étant miens, ne m’ont jamais habitée. J’écris sans avoir rien à dire. Car je ne sais que te dire sur ce que nous avons été. Et n’ai rien à te dire que ce que nous serons. Parce que je suis comme les habitants de Jésusalem. Je n’ai ni regrets ni mémoire : mon ventre n’a jamais engendré la vie, mon sang ne s’est pas ouvert à un autre corps. C’est ainsi que je vieillis: évaporée en moi, oubliée sur un banc d’église. »

p. 118 "C’est mon dilemme : lorsque tu es là, je n’existe pas, ignorée. Lorsque tu n’es pas là, je ne me reconnais pas, ignorante. Je n’existe qu’en ta présence. Et ne m’appartiens qu’en ton absence. Maintenant, je sais. Je ne suis qu’un nom. Un nom qui ne s’allume que dans ta bouche. »

p. 124 «  Eblouir, comme le mot l’implique, devrait aveugler, ôter la lumière. Et finalement j’aspirais maintenant à un obscurcissement. Je le savais, cette hallucination que j’avais éprouvée une fois rendait dépendante comme la morphine. L’amour est une morphine. On pourrait le commercialiser sous vide sous le nom Amorphine. »

p. 125 « La terre, la vie, l’eau sont de sexe féminin. Pas le ciel, le ciel est masculin. Je sens que le ciel me touche de tous ses doigts. »

p. 125 « Je veux habiter dans une ville où on rêve de pluie. Dans un monde où la pluie est le plus grand bonheur. Et où on pleut tous. »

p. 131 « Qui veut l’éternité regarde le ciel, qui veut l’instant regarde le nuage. La visiteuse voulait tout, ciel et nuage, oiseaux et infinis. »

p. 133 « Cette conversation traine en longueur. Et je suis vieux, madame. Chaque instant gâché, c’est la Vie entière que je perds. »

p. 136 « ce n’est pas de la fatigue. C’est de la tristesse. Quelqu’un te manque. Ta maladie s’appelle la saudade »

p. 152 « L’inondation se produisit pourtant une fois la pluie terminée : un déluge de lumière. Intense, totale, aveuglante. L’eau et la lumière surgirent presque indistinctes. Toutes deux excessives, toutes deux confirmant mon infinie petitesse. Comme s’il existait des milliers de soleils, d’innombrables sources de lumière à l’intérieur et à l’extérieur de moi. Voici mon coté solaire, jamais révélé auparavant. »

p. 183 « Né sans le vouloir, il avait vécu sans désir, il mourrait sans prévenir et sans crier gare. »

p. 184 « Avant même de mourir, il avait déjà mis un terme à sa vie. Il avait balayé les lieux, écarté les vivants, effacé le temps. »

p. 184 « En définitive, les vivants ne sont pas de simples fossoyeurs d’ossements : ils sont avant tout les bergers des défunts. Il n’est pas d’ancêtre qui ne soit assuré que, de l’autre côté de la lumière, il y a toujours quelqu’un pour le réveiller. »

p. 200 « Aujourd’hui je sais : aucune rue n’est petite. Elles cachent toutes des histoires infinies, elles dissimulent toutes d’inénarrables secrets. »

p. " La vie est trop précieuse pour être dilapidée dans un monde désenchanté."

 

 

 

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