Les livres lus en 2013 : 1er semestre (
par ordre alphabétique : les résumes et impressions suivent)
Les livres lus en 2013 : 2ème semestre (
lectures
2ème semestre )
José
Carlos Carmona "Pour l'amour du chocolat" (Roman)
Barbara
Constantine "Et puis Paulette" (Roman)
Barbara
Constantine "Allumer le chat" (Roman)
Mia
Couto "Poisons de dieu, remèdes du diable : les vies incurables de Vila Cacimba"
(Roman)
Mia Couto "L'accordeur de silences " (Roman)
Catherine Cusset "Indigo" (Roman)
Denis
Stéphane "Les dormeurs" (2013) Roman
Jean
Diwo " la calèche" (Roman)
Anthony Doerr "le mur de mémoire" (Nouvelles)
Jean-Claude Ellena "journal d'un parfumeur" (Mémoires)
Matthias
Enard "Rue des voleurs" (Roman)

Jeffrey Eugenides "le roman du mariage" (Roman)
Perceval
Everett "Montée aux enfers" (Policier)
Arnaldur
Indridason "Etranges rivages " (Policier)
Sylvie
Germain : "Hors champ" (Roman)
Giacometti
- Ravenne "Le septième templier" ( polar franc-maçon)
Keigo
Higashino : "La maison où je suis mort autrefois" (Roman)
Jahn
Ryan David « De bons voisins » (Roman/polar)
Jonas Jonasson "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (Roman)
Legardinier Gilles : " Demain j’arrête " (Roman)
Laroui Fouad « Une année chez les français » (Roman)
Blandine Le Callet - Dix rêves de pierre
Makine Andreï "la musique d'une vie"(Roman)
Makine
Andreï "la femme qui attendait"(Roman)
Andreï Makine : Une femme aimée (janvier 2013)

Claire-Lise Marguier "Les noces clandestines" (Roman 2013)
Dominique Marny "Les nuits du Caire" (Roman)
Peter
May "L'île des chasseurs d'oiseaux" (Roman policier - trilogie écossaise1)
Peter
May "L'homme de Lewis" (Roman policier - trilogie écossaise2)
Peter
May "Le braconnier du lac perdu" (Roman policier - trilogie écossaise3)
Katarina
Mazetti "Entre Dieu et moi c'est fini" ( Roman)
Katarina
Mazetti "La fin n'est que le début " ( Roman)
Katarina
Mazetti "Le caveau de famille " (Roman)
Haruki Murakami "1Q84" livre 1 - livre 2 (Roman)
Michela
Murgia "la guerre des saints" (Roman)
Nele
Neuhaus "Flétrissure" (Roman policier)
Yoko
Ogawa "La mer" (nouvelles)
Jean
d'Ormesson "la conversation" (Théâtre)
Parot Jean-François "l'enquête russe" (policier historique)
Arturo Pérez-Reverte "Cadix, ou la diagonale du fou" (Roman)
Anne
Perry : « Ashworth Hall (Série Charlotte/Policier)
Anne
Perry : « Brunswick Gardens » (Série Charlotte/Policier)
Anne
Perry : « Half moon Street » (Série Charlotte/Policier)
Anne
Perry ; "Pentecost Alley" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Southampton Road" (Série Charlotte/Policier)
Anne
Perry : "Buckingham palace Gardens" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Bedford Square" (Série Charlotte/Policier)
Anne Perry : "Une mer sans soleil" (Série Monk/ Policier)
Per
Petterson : "Pas facile de voler des chevaux" (Roman)
Pivot
Bernard : "oui, mais quelle est la question?" (Essai)
Kate Quinn "la maitresse de Rome" (Roman)
Carlos
Ruiz Zafon : « Le Palais de Minuit » (Roman)
Carlos
Ruiz Zafon « Les lumières de Septembre » (Roman)
Carlos
Salem "Je reste roi d'Espagne" (Roman Policier)
Pierre Stasse "la nuit Pacifique" (Roman 2013)
Abdellah Taïa "Infidèles" (Roman)
Jean
Teulé : "Fleur de tonnerre" (Roman)
Danielle Thiery :"Des clous dans le cœur" (Policier prix du quai des orfèvres
2013)
Didier
Van Cauwelaert : "la maison des lumières" (Roman)
Carmona José Carlos "Pour l’amour du chocolat"
( écrivain espagnol - 2008)
4ème de couverture :
Lausanne, 1922. Le jeune Adrian Troadec, dix-huit ans, livreur de lait de
son état, tombe amoureux de la jeune violoncelliste Alma Trapolyi. Pour la
séduire, il s'essaie à la musique, sans succès; puis aux échecs. Il devient
champion de Suisse et découvre par la même occasion le pouvoir du chocolat : sa
force, son mystère, sa douceur. Adrian a trouvé sa voie et ouvre sa boutique, Le
Petit Chocolat Troadec. C'est le début d'un empire. Le violoncelle et les échecs
ont laissé Alma indifférente, mais le chocolat est une réussite : elle se
rapproche d'Adrian ... et se fiance avec un autre ! De la Suisse des années 1920
à l'Amérique du jazz, les personnages, de part et d'autre de l'Atlantique,
traversent un krach boursier et une guerre mondiale, affrontent la maladie,
l'adultère, le suicide et la mort. Mais quand rien ne va plus, il reste toujours
le goût du chocolat… (Basé sur des faits réels…)
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il la voulait son Alma. Un roman sur
l’espoir, sur quand on veut, on peut… On fait des tours et des détours, mais on
finit par y arriver… et là.. on se rend compte qu’on a peut-être davantage aimé
la poursuite du rêve que la personne elle-même... Ou pas… Le style n’est pas
inintéressant. Des mini-chapitres, des faits qui se succèdent. Par petites
touches… Un événement heureux, un tragique, un petit coup d’histoire, un récit
personnel, un bonheur, un drame, une nouvelle, un grand vide… Comme on est
encore à l’époque du courrier entre la Suisse et l’Amérique, un décalage dans le
temps entre les épisodes… Des départs et des arrivées surprises… La vie quoi…
L’espoir, le désespoir, les événements qui s’enchainent, et le moteur de la
vie : Que nous réserve demain ??? mais je dois dire que je m’attendais à autre
chose … le titre m’évoquait la douceur, la jouissance, le bonheur… j’avais
imaginé un roman plein de sensations onctueuses, olfactives… et j’ai
l’impression d’être devant le papier d’alu qui emballe un chocolat poussiéreux
qui a perdu son goût et son arôme… Tout ça pour ça… Il y avait tellement
d’éléments qui auraient pu en faire un livre chaleureux : des personnages, la
musique, le chocolat, l’amour… Si vous avez lu le résumé, vous avez une idée du
roman ; des faits mis bout à bout, mais tout froid, sans émotion. Le roman est
comme le rendez-vous : manqué, vide, sans émotion… Un roman sur la solitude..
je me suis sentie comme abandonnée par les personnages qui sont là mais ne
vivent pas… Amoureux du chocolat.. passez votre chemin...
Barbara Constantine "Et puis Paulette" (Roman)
Résumé : Ferdinand vit seul
dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour,
après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et
découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. A l'évidence, elle n'a
nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus ( 6 et 8 ans ) lui suggèrent
de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mais ce n'est pas si simple,
certaines choses se font, d'autres pas...
Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner.
Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants
un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette...
Alors oui vite lu et très sympa..
Il est écrit comme on cause, il se lit vite.. il remonte le moral.. montre que
la solidarité et la coloc entre les différentes générations a de beaux jours
devant elle. Plein de sensibilité... bien aimé..
Constantine Barbara « Allumer le chat »Résumé :
Bastos, le chat philosophe et pédant, parvient à échapper au fusil de Raymond.
N'empêche qu'il le nargue ce chat ! Et il faut encore s'occuper du môme, un peu
nul en foot, qui n'a rien trouvé de mieux que de choper de l'eczéma sur le
visage... Sans compter son imbécile de père qui se fait encastrer par un cerf de
deux cent kilos. Il y a franchement de quoi devenir allumé dans cette famille ! Alors
à nouveau une belle brochette de personnages déjantés et hors-normes. Mais j’ai
nettement moins aimé que « Et puis Paulette » car je n’ai pas trouvé les
personnages attachants et ils sont beaucoup trop nombreux…

Mia Couto "Poisons de dieu, remèdes du diable : les vies incurables de Vila
Cacimba" (Roman)

Résumé : Sidónio Rosa
est tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours
d'un congrès médical à Lisbonne, ils se sont aimés puis elle est repartie
chez elle. Il se met à sa recherche et s'installe comme coopérant à Vila
Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations
ambiguës avec son père et attend patiemment qu'elle revienne de son stage.
Mais reviendra-t-elle un jour ?
Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et
les mystères de la petite ville, la famille des Sozinho, Munda et Bartolomeu,
le vieux marin. L'Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère
mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l'oubli. Les femmes
désirantes et abandonnées. L'absence dont on ne guérit jamais. Un roman au
charme inquiétant écrit dans une langue unique.
Le personnage
principal ? Un mourant... ou une Afrique moribonde atteinte d’un mal
qui attaque les fondements même de son être et de ses pensées.. Un
récit sur le mal de vivre, sur le manque et la solitude,
l’enfermement, la non-communication, la peur … Les personnages
vivent-ils dans le passé ou le présent, dans l’espoir ou les
souvenirs ? Tout se mélange et la magie de l’Afrique imprègne le
récit. Un blanc, des mulâtres, des noirs… des incompréhensions tant
culturelles que « colorielles »… Un pays, une ville, une maison, des
personnages… tous s’accrochent au passé et tentent de résister dans
une atmosphère ou tout se délite, se délabre, s’effrite, tombe en
poussière… le monde dans lequel ils vivent est un enchevêtrement de
croyances, de mensonges, de haines, de rancœur, et d’amour aussi…
Mais qui sont réellement les personnages? des ombres, des vivants,
des souvenirs ? les objets se muent en personnages et les
personnages deviennent ombres. «Après tant d'années, on ne vit plus
dans la maison, on devient la maison où l'on vit. C'est comme si les
murs habillaient notre âme». Magnifiquement écrit et superbement
traduit, dans une langue qui m’appartient qu’à lui. Un bijou ! Un
roman et à la fois un long poème désenchanté.

Mia Couto "L'accordeur de
silences" (Roman)
Résumé : « La première
fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé
soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un
désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un
nom à ce coin perdu : Jésusalem. C’était cette terre-là où Jésus
devait se décrucifier. Et point, final.
Mon vieux, Silvestre Vitalicio, nous avait expliqué que c’en était
fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après
l’horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu’il
appelait vaguement l’Autre-Côté. » Dans la réserve de chasse isolée,
au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito,
l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclat avec
l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce
monde désolé, en face de sa culpabilité. Mia Couto, admirateur du
Brésilien Guimarães Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle,
tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un
univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie
Alors ceux qui ont trouvé que je m’enflammais pour le livre
« Poisons de Dieu, remèdes du Diable »du même auteur n’ont encore
rien vu. Là, je suis dithyrambique. Ce livre est une splendeur, un
bijou. Et extrêmement bien traduit. Silvestre a perdu sa femme ;
il part s’enterrer au milieu de nulle part avec ses deux fils à qui
il interdit tout contact avec le monde. Voyage intérieur des deux
fils qui rêvent de voyager à l’extérieur de la prison paternelle.
Parallèlement, l’histoire d’une jeune femme portugaise qui vient au
Mozambique pour retrouver son mari disparu, envouté par l’Afrique et
dont l’histoire croisera ce père et ses fils. On est au pays de la
« saudade », du silence, du non-dit, de la tyrannie, du déni
d’espoir. Livre de contrastes, de descriptions somptueuses.. Mia
Couto enchante à tous les niveaux, à la fois peintre, poète et
écrivain de l’âme et de l’Afrique…
Catherine Cusset "Indigo"
(Roman 2013)
Résumé : Un festival
culturel rassemble pendant huit jours en Inde quatre Français, deux
hommes et deux femmes, qui ne se connaissent pas. Une surprise
attend chacun d'eux et les confronte avec leur passé. Cette semaine
bouleverse leur vie. De Delhi à Kovalam, dans le Sud, ils voyagent
dans une Inde sur le qui-vive où, juste un an après les attentats de
Bombay, se fait partout sentir la menace terroriste. Une Inde où
leur jeune accompagnateur indien déclare ouvertement sa haine des
États-Unis. Une Inde où n'ont pas cours la légèreté et la raison
françaises, où la chaleur exacerbe les sentiments, où le ciel avant
l'orage est couleur indigo. Tout en enchaînant les événements selon
une mécanique narrative précise et efficace, ce nouveau roman de
Catherine Cusset nous fait découvrir une humanité complexe,
tourmentée, captivante.
Avis: Ah quelle déception! En lisant le résumé je pensais me
retrouver en Inde du Sud! Et bien non! Oui il y a bien quelques
traces de ce pays merveilleux mais c'est surtout des personnages qui
se retrouvent confrontés avec leur passé.. Alors oui il y a de
jolies phrases. mais l'Inde n'est pas mise en valeur.. C'est le
petit égo des personnages qui est le centre du livre.
Stéphane Denis « Les dormeurs »
(2013) Résumé :
Philip Julius, installé à Genève après avoir quitté précipitamment
Paris, s’est spécialisé dans les transferts de fonds et la gestion
de fortune. Grâce à des amis hauts placés, il est sur le point
d’obtenir son passeport suisse quand la directrice de l’hôtel Beau
Rivage lui fait une proposition : occuper la maison du mystérieux
Anton Beucle, sur les bords du lac, moyennant une forte
rémunération. De son côté, le vieil et célèbre avocat René Simon,
avec qui Philip s’est associé, veut mettre en sécurité un de ces
comptes anonymes qu’on appelle « les dormeurs du lac »... Dans une
Suisse en proie au doute et aux pressions internationales, c’est
toute une partie de l’héritage de la milliardaire française
Charlotte Brune qui est en jeu. Et, de Chypre à Zurich, de Bâle à
Singapour, Philip va découvrir, en même temps que l’origine des
millions des Brune, qu’il est manipulé. Le saisissant portrait d'une
communauté de « super riches » venus vivre à l'abri de la
curiosité. Mon
avis : Alors c’est un livre qui se lit très très vite. Très factuel,
il est plus proche du journalisme que du roman. En cette période ou
l’évasion fiscale fait la une des magazines, ce petit livre nous
parle des mécanismes mis en place par certaines personnes peu
scrupuleuses pour faire main basse sur des fonds qui dorment bien
sagement dans les banques « les dormeurs » oubliés de tous..
Visiblement l’auteur connait bien et la Suisse et les mécanismes
bancaires. Mais les personnages, l’histoire (en fait il y en a pas
vraiment) sont pour ainsi dire inexistants. La manipulation est la
trame de ce récit et l’argent son personnage principal. ) Stéphane
Denis ayant obtenu il y a quelques années le prix Interalliés on
aurait pu s’attendre à plus. C’est en effet le strict minimum… C’est
un « plan » qui aurait mérité qu’on développe les personnages, les
actions, l’histoire, pour en faire un roman. Mais on ne s’ennuie pas
( on n’a pas le temps tellement il est vite fini !)
Jean Diwo « la calèche »
l'histoire passionnante et
romanesque de la famille Hermès.
Résumé : "Figure-toi que j'ai lu dans un journal français que le nombre
croissant des voitures cause des encombrements permanents à Paris, que les
cabriolets, les calèches, les cavaliers et les chevaux de volée se
bousculent sur les Champ-Elysées comme au Bois de Boulogne, et qu'il n'y a
pas assez de selliers pour satisfaire les besoins de tant d'équipages. Eh
bien, moi, je leur en ferai, des selles ! Magnifiques, en cuir fauve,
lissées comme un miroir, cousues à la façon du maître Hermès, foi de
Thierry."
Le nouveau roman de Jean Diwo, qui raconte avec souffle et passion la saga
de la famille Hermès, est bien plus que l'histoire du jeune Thierry,
talentueux sellier monté à Paris au début du XIXe siècle pour fonder la
célèbre marque, symbole du luxe à la française. C'est le grand roman d'une
dynastie du savoir-faire qui traverse les tourments et les progrès d'une
époque où tout s'accélère, tout en gardant à l'esprit son rêve d'excellence.
Des campagnes de Napoléon jusqu'à l'aube du XXe siècle, en passant par les
Trois Glorieuses et la Commune, c'est le cœur d'une famille de chair et de
cuir qui bat dans cette grande fresque romanesque.
J'ai adoré... J'aime bien la naissance de ces dynasties .. Cet amour de la
matière, la recherche de la réussite.. et l'aventure... Sans compter que
j'aime bien le style très fluide de Diwo et la plongée dans l'histoire de la
mode...
Doerr Anthony « le mur de mémoire »
Résumé : De l’Afrique du Sud à la Lituanie, de l’Allemagne nazie à la
banlieue de Cleveland, le livre d’Anthony Doerr est un voyage troublant dans
l’espace et dans le temps. Le temps de la mémoire qui relie, comme un fil
fragile, les personnages de ces six nouvelles, tous hantés par la perte ou
la résurgence de leur passé, et confrontés à ce manque vertigineux de ce qui
a été mais n’est plus. À l’image d’Alma, une veuve septuagénaire de Cape
Town, à qui l’on tente curieusement de voler ses plus précieux souvenirs,
dans la magnifique nouvelle qui donne son titre au recueil.
Nulle nostalgie sous la plume d’Anthony Doerr, plutôt la volonté d’évoquer,
de son écriture fluide, cristalline et élégante, en quoi la mémoire façonne
nos destins et fait de nous des êtres véritablement humains. Récompensé par
les plus prestigieux prix anglo-saxons, révélé en France par Le Nom des
coquillages, il poursuit une œuvre ambitieuse et originale qui ne ressemble
à aucune autre.
6
nouvelles dans ce livre : « Le mur de mémoire » (les souvenirs sont stockés
dans des petites cartouches que l’on peut s’insérer dans la tête pour les
revivre ; on peut ainsi vivre les souvenirs que quelqu’un d’autre.)
« Engendrer, Créer » (sur la difficulté d’avoir un enfant), La Zone
démilitarisée » (un soldat en Corée correspond avec ses parents restés aux
Etats-Unis) , « Village 113 » (un barrage va noyer un village), « La Nemunas »
(une jeune fille doit quitter le Texas pour aller vivre chez son grand-père
en Lituanie suite au décès de ses parents. Elle va s’immerger dans la
jeunesse de sa mère et tenter de vivre certains de ses souvenirs, « Vie
posthume» (une jeune épileptique et ses jeunes amies orphelines dans
l’Allemagne nazie.
Ce ne sont donc pas des récits
sur la vieillesse. Il y a plusieurs raisons qui poussent à construire
(reconstruire) la/une mémoire.. Mémoire des gênes, mémoire de sa propre vie,
besoin de connaitre la vie de ses proches pour se retrouver en eux, mémoire
des lieux, mémoire collective, mémoire de l’histoire. Mes préférées sont
« Village 113 » et « La Némuras ». « Village 113 » ou la disparition
programmée d’un village chinois.. Je n’ai pu m’empêcher de faire un
parallèle avec la « noyade » de la Nubie…les personnes déplacées, le passé
englouti à jamais, la perte d’une façon de vivre et d’une culture.. La vie
des personnes qui sera balayée par une vague. Dans « La Némuras » deux
solitudes s’ancrent l’une à l’autre. Une jeune orpheline déracinée de 15 ans
et sa vieille voisine vont tisser des liens muets en partant sur l’eau à la
pêche à l’esturgeon qui a disparu de la rivière depuis un demi-siècle.. La
vieille dame doit se remémorer des bribes de son passé qui s’effiloche en
même temps que sa santé décline, la jeune fille refuse de croire que ce qui
la relierait à sa Maman disparue est du domaine du passé et du mythe.. et
toutes deux vont à la pêche au poisson en se refusant de le prendre pour une
légende. Elles communient dans la pensée et non dans la parole. Et cette
nouvelle est porteuse d’espoir.. J’ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles,
d’une grande sensibilité. Pour une fois, le fait que ce soit des nouvelles
ne m’a pas trop gêné. Il faut dire qu’elles ne m’ont pas semblé trop
courtes…
Ellena Jean-Claude « Journal d’un
parfumeur » Résumé :
Pendant un an, j’ai tenu ce journal de façon assidue ou plus relâchée,
décousue, sporadique, régulière, souhaitant partager quelque aperçu sur la
vie d’un nez. J’imaginais que dans le désordre apparent de cette pensée
ainsi exposée, au-delà des digressions ou des chemins de traverse, le
lecteur entrant dans mes pas pouvait se construire une vision globale assez
fidèle, significative, de ce qu’est la réalité d’un compositeur de parfums.
Le fait est que beaucoup d’éléments de ma vie sont tendus vers cette forme
d’expression particulière qu’est la composition d’un parfum. Mes pensées
quotidiennes m’y ramènent souvent, en tout cas finissent toujours par y
revenir, comme si j’étais tissé de cela. Les odeurs sont mes mots. Le
maniement que j’en ai découle d’une logique, d’un instinct, d’un travail que
je crois comparables à la démarche d’un écrivain lorsqu’il s’attelle à un
livre. Je sais aussi que ce métier, parce qu’il est un art, est irréductible
au langage et aux concepts. Avec ce journal, j’ai voulu simplement partager
une expérience. Mon
avis : Au moment où l’envie de trouver un nouveau parfum me titille, je
viens de lire ce petit livre du « nez » d’Hermès. Depuis toujours les
parfums ont marqué ma vie. Les odeurs ravivent les souvenirs. « Mitsouko »
et ma grand-mère se matérialise dans ma mémoire… L’auteur se décrit comme un
« écrivain d’odeurs », il compose par touches, par notes . En nous offrant
ce journal, il nous parle de son univers de sa vie, de sa façon de créer. Il
n’hésite pas à critiquer le coté marketing, nous entraine dans les effluves,
dans la nature.. Il fait le parallèle avec d’autres plaisirs de la vie, la
cuisine, le vin, mais aussi les promenades sur les marchés, dans la forêt.
A la fois artiste et artisan, il nous fait partager sa recherche et son
cheminement. J’ai beaucoup aimé. Le livre est suivi d’un « abrégé d’odeurs »
Là… Je rêve nettement moins.. le mot « jacinthe » me fait voyager… Mais
« alcool phényléthyque – acétate de benzyle-galbanum » ne me fait pas du
tout penser à mon parfum…..
Matthias Enard « Rue des voleurs »
C’est
un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable,
juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu
libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de
français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant
les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois
et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans
foi ni loi. Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et
les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à
tutoyer l’amour et les projets d’exil. Dans Rue des Voleurs, roman à vif et
sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure
du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée
s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté,
toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le
champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est
porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance
confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit
et l’affirmation d’un humanisme arabe.
C'est
un livre à la fois très violent et très touchant qui nous fait vivre en
marge du printemps arabe, dans une ville jonction entre le monde arabe et
l'Europe. Tanger, un port où la jeunesse est balloté entre les islamistes et
les tentations européennes.
Difficile de vivre quand on est rejeté par sa famille, qu'il est impossible
de quitter le pays légalement, sans argent... Lakhdar, le héros, est
amoureux des livres et il va tomber amoureux d'une jeune Catalane. A la
rue, pour survivre, il accepte un travail dans une librairie musulmane,
alors que lui, ce qu'il aime c'est la littérature policière, et surtout les
romans policiers français; Il ne souhaite pas être mêlé à la vague
revendicatrice et islamiste qui déferle sur le Maroc lors du printemps
arabe. Mais, indirectement, il ne peut fermer les yeux - tout en refusant
d'y croire - sur les sentiments qui animent des êtres qui lui sont proches.
C'est un roman politique que nous livre M. Enard. Son personnage est témoin
des événements sanglants qui agitent le bord de la Méditerranée,
des attentats terroristes, de la montée de l'intégrisme, du problème de
l'immigration clandestine, puis de la révolte des indignés. Il acceptera
plusieurs boulots pour survivre, petit musulman à tout faire qui travaille
au rabais et tente de rejoindre la fille qu'il aime et qui vit à Barcelone;
il volera, fuira et deviendra clandestin. Parfois il voudra retourner chez
lui, mais pour quoi faire?
Enard réussit le pari de mélanger aussi la poésie arabe et la littérature à
ce voyage.
Un livre qui fait réfléchir sur notre époque, sur le naufrage des valeurs,
sur la mondialisation, sur le choc des cultures et des religions, sur la
tolérance, sur l'amour, l'amitié.
Une fois encore Enard fait le pont entre les civilisations, comme cela avait
déjà été le cas dans "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants". On
est loin de l'exotisme de Constantinople et de Michel-Ange mais une fois
encore on assiste à la découverte d'un autre univers et au déracinement (
ou enracinement ?) d'un être. Que ce soit Constantinople-Venise
ou Tanger/Barcelone dans "Rue des Voleurs", dans les deux cas l'amitié et
l'amour sont des refuges et des moteurs.
Et Mathias Enard se révèle à moi une fois encore.

Eugenides Jeffrey « le roman du mariage »

Résumé de l’éditeur: Le Roman du mariage est l'histoire
de trois étudiants américains, une fille et deux garçons, qui se rencontrent
à l'université de Brown, au début des années 80. Ensemble, ils découvrent
avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads.
Madeleine tombe sous le charme de Leonard, Mitchell tombe sous le charme de
Madeleine. Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au
coeur d'un dilemme, entre l'amant maniaco-dépressif et le gendre idéal
attiré par la spiritualité. Mais l'Amérique de Reagan n'est pas
l'Angleterre victorienne, et l'amour n'a plus le même sens. Le vrai sujet de
ce livre est peut-être celui du passage à l'âge adulte. Madeleine, Leonard
et Mitchell sont les héros d'une nation d'adolescents hypersexués et
idéalistes. Comme les soeurs Lisbon de Virgin Suicides ou l'hermaphrodite de
Middlesex, Madeleine fait l'apprentissage de la féminité en perdant son
innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions. Acclamé dans le
monde entier, ce nouveau livre de Jeffrey Eugenides, dix ans après
Middlesex, réinvente l'idée même d'intrigue conjugale. D'un classique
triangle amoureux, Eugenides tire un roman magistral, une comédie dramatique
étincelante qui est aussi le portrait d'une génération.Madeleine
est une jolie jeune fille. Elle est amoureuse de Léonard et Mitchell est
amoureux d’elle. Léonard aussi. Mais ce n’est pas aussi simple que cela.
Léonard est un être charismatique mais il souffre d’une maladie mentale.
On suit la
construction et la déconstruction de ces 3 personnages, la déconstruction de
l’amour, au travers de leur vie mais aussi au travers de leurs lectures et
de l’influence des auteurs sur leur vie. Jane Austen et de Tolstoï
n’abordent évidemment pas le thème de l’amour de la même façon que Barthes.
Les trois jeunes suivent des cursus différents ; l’un étudie la biologie,
l’autre la théologie et Madeleine la littérature. Mais leurs explorations et
leur quête se recoupe. Pour se trouver, Mitchell va partir en Europe puis en
Inde. Mais Madeleine ne quittera pas son esprit pour autant. Madeleine,
éperdument amoureuse de Léonard parviendra-t-elle à le sauver de sa
pathologie maniaco-dépressive. Léonard entrainera-t-il Madeleine dans sa
chute ou parviendront-ils à surmonter leurs problèmes à force d’amour ? Le
tout dans une ambiance estudiantine des années 80. Un roman sur la passion,
à la fois envahissante et à la fois « disséquée ». L’amour se comprend-il
via les livres et les analyses ou par le fait de le vivre ? C’est un roman
que je trouve magnifique. Peut-être la pathologie doit souffre Léonard
est-elle un peu trop expliquée, mais je ne sais même pas.
Perceval Everett "Montée aux enfers"
(Policier) Résumé
: Ogden Walker, shérif adjoint d'une petite ville du Nouveau-Mexique, doit
retrouver l'assassin d'une vieille femme. Problème : les seules empreintes
de pas relevées sur les lieux du crime sont les siennes. Pour ne rien
arranger, d'autres affaires surviennent, les meurtres s'accumulent et le FBI
s'en mêle. Ogden tente de poursuivre le peu de pistes dont il dispose sur la
foi de minces indices pour des raisons qui le sont peut-être plus encore.
Des prostituées du quartier chaud de Denver aux hippies défoncés qui zonent
dans les montagnes environnantes, Ogden s'enfonce pour les besoins de
l'enquête dans une Amérique plus interlope que jamais...
Avec Montée aux enfers, l'un des romanciers les plus protéiformes de la
littérature contemporaine s'empare magistralement du genre policier pour
mieux enquêter sur le cauchemar américain ordinaire, entre violence aveugle
et terrifiante absurdité. Dans un roman énigmatique et fulgurant qu'aurait
pu écrire Walter Mosley s'il avait lu Derrida (ou l'inverse), Percival
Everett invente le polar suspect.
Mon avis : Je
viens de le terminer et je sais pas trop quoi dire... Ca part bien.. un flic
noir dans un pays de blancs, un début d'enquête qui semble prometteur... et
puis ... il commence à y avoir des morts partout... on va de l'un à
l'autre... et on ne s'arrête ni s'attache à aucun personnage.. je suis même
pas sure d'avoir tout compris...

« Hors champ » Sylvie Germain
En l'espace d'une
semaine, Aurélien, un homme ordinaire, va progressivement disparaître. Il
est de plus en plus hors champ, perdant jusqu'à sa voix, son odeur et son
ombre. Au fur et à mesure de cette genèse à rebours, il sort aussi de la
pensée et de la mémoire des autres, même de ses proches. Cet effacement
intensif s'opère au grand jour, dans l'agitation de la ville, à l'aune de
tous ces naufragés qu'on ne regarde plus et qui ne comptent pour personne.
Alors si vous n'avez
pas le moral, ce n'est pas le moment de le lire.. mais il est magnifique. et
d'une telle écriture...
Un être devient de plus en plus invisible et de plus en plus seul..... Le
regard des autres lui passe au travers, il n'est plus personne... il devient
transparent.. Et pourtant , il existe.. mais existe-t-il ?
Giacometti
- Ravenne "Le septième templier"
Quatrième de couverture : Sept templiers, Trois portes, Une seule vérité.
1307. Le roi Philippe le Bel et le pape Clément V ordonnent l'anéantissement
total de l'Ordre du Temple. Mais dans l'ombre des commanderies, sept
templiers vont organiser sa survivance par-delà les siècles. De nos jours,
le commissaire franc-maçon Antoine Marcas reçoit l'appel désespéré d'un
mystérieux frère, sur le point d'être assassiné, qui lui transmet la piste
d'un secret fabuleux : le trésor des templiers. Au même moment à
Saint-Pierre de Rome, le pape s'apprête à bénir la foule quand il est abattu
par un tireur d'élite... Du Paris initiatique aux arcanes occultes du
Vatican, découvrez dans le nouveau Giacometti et Ravenne les étapes codées
d'un parcours ésotérique, placé sous le signe de la croix du Temple... Les
enquêtes d'Antoine Marcas ont été traduites dans 15 langues. Avec déjà 800
000 exemplaires vendus en France, Giacometti et Ravenne ont donné ses
lettres de noblesse au thriller ésotérique français.
une fois encore, je ne décroche pas... Un bon roman, passionnant, documenté,
rythmé...
Keigo Higashino : "La maison où je suis mort
autrefois" (Roman Actes Noirs de Actes Sud 2010)
Résumé :
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d'affaires absent, mère d'une
fillette de trois ans qu'elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses
jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n'a aucun souvenir avant
l'âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment
aucune photo d'elle au berceau, faisant ses premiers pas... Quand, à la mort de
son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de
lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes,
elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle
demande à son ancien petit ami de l'y accompagner. Ils découvrent une
construction apparemment abandonnée. L'entrée a été condamnée. Toutes les
horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d'enfant, ils trouvent
le journal intime d'un petit garçon et comprennent peu à peu que cette
inquiétante demeure a été le théâtre d'événements tragiques...
La vie de Sayaka
commence à l’âge de 5 ans. Tout son passé est effacé. Le présent est difficile
pour elle, car elle n’arrive pas à avoir des relations normales avec les autres,
et en particulier avec sa petite fille, qu’elle ne supporte pas, qu’elle a envie
de maltraiter pour soigner ensuite. Ces relations anormales avec les autres et
les enfants en particulier pourraient-elle avoir un rapport avec cette enfance
dont elle ignore tout ? A la mort de son père, elle trouve une carte et une clé.
A quoi cela peut-il correspondre ? Elle demande à son ancien petit ami de
l’accompagner sur place. Une construction isolée, au milieu de nulle part… Ils
décident de tout fouiller et petit à petit, ils trouvent certains éléments,
quelques souvenirs remontent… Ils tentent de reconstruire la vie des personnes
qui hantent les murs de cette maison. Inhabitée depuis plus de 23 ans, elle
semble toutefois avoir été entretenue… Un roman à suspense, psychologique. Ce
n’est pas un polar. C’est une quête d’identité, la recherche de construction
d’un passé basé sur des impressions éphémères plutôt que sur des souvenirs. La
lecture du journal intime du petit garçon donne des pistes, mais encore faut- il
comprendre à quels évènements et à qui il fait référence. Un indice amène
souvent plus de questions que de réponses… Pourquoi toute la vie s’est arrêtée
un certain jour à une certaine heure ? Les habitants sont-ils partis, ont-ils
été tués, personne ne le sait… Personne dans la région ne se souvient avoir vu
des gens dans cette maison, qui semble pourtant avoir été habitée par une
famille. Quel est le lien entre Sayaka et la maison ? Existe-t-il vraiment ? Un
petit livre que je recommande vivement.
Indridason Arnaldur "Etranges Rivages"
(2013)

Résumé: Erlendur revient !
Parti en vacances sur les terres de son enfance dans les régions sauvages
des fjords de l'est, le commissaire est hanté par le passé. Le sien et celui
des affaires restées sans réponse. Dans cette région, bien des années
auparavant, se sont déroulés des événements sinistres. Un groupe de soldats
anglais s'est perdu dans ces montagnes pendant une tempête. Certains ont
réussi à regagner la ville, d'autres pas. Cette même nuit, au même endroit,
une jeune femme a disparu et n'a jamais été retrouvée. Cette histoire excite
la curiosité d'Erlendur, qui va fouiller le passé pour trouver coûte que
coûte ce qui est arrivé...C'est un commissaire au mieux de sa forme que nous
retrouvons ici !
Mon avis : Erlendur
avait disparu lors des dernières enquêtes en terre islandaise. Il est "le
personnage" du roman: à la recherche de son passé. Il avait toujours été
obsédé par les disparitions inexpliquées en montagne et en particulier par
celle de son petit frère lors d'une tempête alors qu'il était enfant. En
vacances sur les lieux de son enfance il va remonter le temps, rencontrer
des personnages qui vivent depuis toujours dans cette nature sauvage et
inhospitalière, et va se mettre a enquêter sur une disparition qui au fil du
récit, semblera de moins en moins due à une tempête. Il va s'attacher à
faire revivre le passé. Les personnages taciturnes vont parler, puis à force
de recoupements, la vérité va se dessiner. Tout en subtilité, un roman
gris/noir, une ode à l'amour teinté de mélancolie. Un roman sur les
non-dits, les mensonges, la culpabilité, le remords, les fantômes du passé
qui hantent la vie et les nuits, l'enfer de la dissimulation. Désolation des
paysages, des êtres... et apaisement. Un roman humain. Pour moi le meilleur
de sa série.
Jahn Ryan David « De bons voisins » (Actes
Noirs de acte Sud – 2012) -
A quatre heures du matin le 13
mars 1964, à New York, dans le Queens, une jeune femme qui rentre chez elle
est agressée dans la cour de son immeuble. Des voisins entendent ses cris,
mais personne n’appelle les secours. Concentré sur deux heures, De bons
voisins raconte les derniers instants de cette femme. Mais c’est aussi
l’histoire de ses voisins, témoins inertes de son calvaire : une jeune
recrue de l’armée, angoissée à la veille de la visite médicale qui décidera
de son départ pour le Viêtnam ; une femme qui pense avoir tué un enfant ; un
couple qui fait sa première expérience échangiste... C’est enfin l’histoire
de la ville, de ses nuits faussement calmes, de sa violence aveugle.
Ryan David Jahn s’empare ici d’un fait divers réel, le meurtre de Kitty
Genovese, qui a défrayé la chronique dans les années 1960 et donné naissance
à la notion d’“effet du témoin” : lors d’une situation d’urgence, les
témoins sont d’autant moins susceptibles d’intervenir qu’ils sont nombreux.
Usant de toutes les ressources du roman pour interroger cette criminelle
passivité, l’auteur mène de concert de multiples fils narratifs, les
entrecroise avec un art consommé du récit et tisse le sordide canevas de nos
démissions ordinaires.
Ce roman se déroule entre 4h et 6h du matin. Une jeune femme se fait
agresser devant chez elle. Elle crie mais personne ne vient la sauver,
personne ne téléphone à la police. Les voisins regardent depuis chez eux,
certains baissent les stores pour ne pas voir ( c’est trop horrible) ...
mais ils se disent « surement que quelqu’un d’autre a prévenu les flics »…
Personne ne veut être témoin, personne ne veut prendre une responsabilité.
Et au final, tout le monde a honte. L’auteur raconte la vie de plusieurs
personnes entre 4h et 6h du mat, l’heure la plus propice aux crimes et
cambriolages. Un roman sur la violence, sur l’égoïsme, sur la peur, sur
l’anonymat.
On est
un peu les voyeurs.. on découvre des personnages qui se préoccupent d’eux
et ne veulent surtout pas être mêlés à autre chose. Une société qui veut
surtout fuir les responsabilités, refiler le problème au voisin… et qui se
donne bonne conscience en se disant que quelqu’un aura déjà agi. L’auteur
nous présente les personnages témoins qui ont tous quelque chose à cacher et
de ce fait restent dans l’ombre, faisant passer leur petite vie minable
avant « LA VIE » tout court..
Et
pendant ces deux heures, Kat tente de survivre, de se battre, de
s’échapper.. Au final, si un voisin avait prévenu la police, le drame
aurait-il pu être évité ? Je ne vous le dis pas car ceux qui ne connaissent
pas le sordide fait divers qui a inspiré le roman vont être pris par
l’ambiance et suivre le calvaire de Kat jusqu’au dénouement… Un suspense qui
ne prend fin qu’à la fin du lire..
L’indifférence fait froid dans le dos.. Alors si vous êtes témoins de
quelque chose.. Appelez ! Mieux vaut être plusieurs à prévenir la police que
d’en arriver là… Ne vous défaussez pas sur les autres. Je pense qu’on doit
se sentir terriblement mal quand on vit le reste de sa vie avec le remords
et le regret d’avoir assisté à une agression et de n’avoir rien fait pour
tenter de porter secours…
Jonas Jonasson "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire"
Quatrième de couverture :
Franchement, qui a envie de fêter son centième anniversaire dans une maison
de retraite en compagnie de vieux séniles, de l'adjoint au maire et de la
presse locale ? Allan Karlson, chaussé de ses plus belles charentaises, a
donc décidé de prendre la tangente. Et, une chose en entraînant une autre,
notre fringant centenaire se retrouve à trimballer une valise contenant 50
millions de couronnes dérobée - presque par inadvertance - à un membre de
gang. S'engage une cavale arthritique qui le conduira à un vieux kleptomane,
un vendeur de saucisses surdiplômé et une éléphante prénommée Sonja ...Le
parfait livre de
vacances ! Décalé, facile à lire, délirant, humoristique… Le road movies
d’un homme qui a passé sa vie a faire des choses incroyables juste par le
plus grand des hasards, qui a rebondi de situation rocambolesque en
situation rocambolesque, qui a traversé le siècle et qui ne voit pas
pourquoi il se retrouve à cent ans à se faire dicter des règles par une
Directrice de maison de retraite qui ressemble plus à un gardien de prison
qu’à autre chose… alors deux solutions .. Décider de mourir ou se tirer...
et il se tire... et il rencontre des personnages truculents et totalement à
la masse, comme lui… un groupe se forme, pour le pire et le meilleur,
totalement déjanté, qui compose avec la réalité et qui règle les problèmes
l’un après l’autre, de manière totalement fantaisiste… et ça marche… Il est
recherché par la police, par des truands, on le croit kidnappé, puis
meurtrier en série… Un pur moment d’évasion….
Laroui Fouad « Une année chez les
Français » (2010)
Enseignant de littérature à
l'université d'Amsterdam, romancier, poète et critique littéraire, Fouad
Laroui a publié, entre autres, aux Editions Julliard : Les Dents du
topographe, De quel amour blessé, Méfiez-vous des parachutistes, La Femme la
plus riche du Yorkshire, Le jour où Malika ne s'est pas mariée.
1969 : les Américains débarquent sur la Lune et Mehdi atterrit au lycée
Lyautey de Casablanca. L'instituteur, impressionné par l'intelligence et la
boulimie de lecture de son jeune élève, lui a obtenu une bourse dans le
prestigieux établissement français. Avec cet humour corrosif qu'on lui
connaît, Fouad Laroui raconte le choc culturel que représente pour le petit
Marocain la découverte du mode de vie des Français: ces gens qui vivent dans
le luxe, mangent des choses incomestibles, parlent sans pudeur et lui
manifestent un intérêt qu'il ne comprend absolument pas. Entre Le Petit
Chose et Le Petit Nicolas, l'histoire émouvante et cocasse d'un enfant
propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille.
Une bouffée d'air frais! La
découverte d'un monde... un petit marocain qui n'est jamais sorti de son
village débarque dans un collège pour riches et européens.. Quel choc
culturel! De jolies scènes, des rires, et aussi de l'émotion.
Blandine Le Callet - Dix rêves de pierre
(janvier 2013) - Résumé
de l’éditeur : Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier
pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes
disparues depuis parfois des siècles. Blandine Le Callet réunit dans ce
recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les
dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle
ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un
philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux
êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille
dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore... Dix
destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles,
solitaires ou collectives. Dix nouvelles tour à tour poétiques, féroces,
tendres, dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité
toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes
espoirs. Dix "rêves de pierre" pour conjurer l'oubli.
Mon avis : J’aime bien cette
idée. Et bien que je ne sois pas fan des nouvelles, je dois dire que la
couverture m’a donné envie de voir ce qu’il y avait derrière ces rêves de
pierre. Parmi les 10 récits mes préférences sont allées à trois d’entre
elles. J’ai également beaucoup apprécié la post face qu’il faut lire
impérativement. On remonte le temps et les images se forment…
Hermès : un esclave va être
affranchi. Les dernières heures de sa vie vont lui ouvrir les yeux sur les
raisons pour lesquelles son maître a décidé de lui accorder sa liberté. Une
belle nouvelle sur une philosophie de vie très positive et sur la façon de
protéger ceux qu’on aime. Les petits carnets : une histoire d’héritage…Quistinic :
une sépulture disparue…
Legardinier Gilles : " Demain j’arrête " .
Comme tout le monde, Julie a
fait beaucoup de trucs stupides.
Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des
escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant
les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin
qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la
main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais
tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle
va tenter pour approcher cet homme dont elle veut
désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois
intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle
ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à
pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement :
pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
Ah oui… une belle bolée
d’air frais, de bonne humeur… Un régal. On partage les aventures
sentimentales de Julie, on se dit qu’on pourrait faire des tas de trucs
comme elle par amour… J’ai adoré ! Ah quelle pépite ! Merci Julie! Merci
d'être naturelle.. de ne pas être sûre de toi mais en même temps capable de
faire tout et n'importe quoi par amour! Merci de m'avoir permis l'espace
d'un roman d'avoir envie d'aller acheter un croissant pour te connaître,
d'assister à un de ces diners entre copines.. Parfois tu m'as énervée.. (
elle ne peut pas être aussi gourde .. mais elle attend quoi ... mais elle va
tout faire foirer... ) J'ai vibré avec toi et j'ai passé un super moment...
Andrei Makine « La musique d’une vie »
Résumé : "Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour
le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les
années de terreur. Promesse de célébrité future, de nouvelles rencontres
parmi la jeunesse dorée de la capitale. Or, ce concert n'aura pas lieu. La
vie d'Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l'amour
sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité
des vaincus. Car ce "roman-destin" est d'abord un éloge de l'indomptable
force de l'esprit, de la résistance intérieure. Et c'est aussi une histoire
pleine d'un charme profond, qu'on lira et qu'on relira, un vrai joyau."
Mon
avis : Au moment où la
vie du jeune homme aurait dû basculer vers le beau, elle bascule dans le
sombre… Comme il le dit.. un peu comme la bataille navale… touché, coulé… Et
au lieu de passer de l’ombre à la lumière, il se trouvera obligé à fuir, se
cacher, usurper l’identité d’un soldat tombé sur le champ de bataille. Il
survivra avec la peur d’être reconnu, la peur de se trahir. Il vivra aussi
plusieurs sortes d’amour… Il se rendra insensible à la musique, jusqu’au
jour où celle-ci explosera, jaillira de ses doigts, délivrant son être
intérieur en même temps qu’elle le fera emprisonner. Encore une fois du
grand Makine, un style magnifique, la sensibilité slave a à fleur de peau.
Andreï Makine La femme qui attendait (2004)
Résumé : Véra est l'un
de ces êtres que Dostoïevski appelait " héros de l'extrême frontière ".
Engagés à corps perdu dans leur quête spirituelle ou amoureuse, ils se
débattent à la limite de la folie mais aussi de la vérité souveraine. Celle,
charnelle et cosmique, qui exprime le dense mystère de leur vie, si humble
d'apparence. La folie de Véra est d'attendre l'homme qu'elle aime, de
refuser l'oubli, d'arracher à la solitude les âmes abandonnées par ceux qui
préfèrent oublier. Mais surtout de garder l'espérance. Malgré tout. De la
rencontre avec cette héroïne de " l'extrême frontière ", nous sortirons
transfigurés, illuminés par l'intensité de son amour, de sa foi. Andreï
Makine nous offre, après Le Testament français (prix Goncourt et prix
Médicis 1999) et La Musique d'une vie (grand prix RTL-Lire 2001), un
incroyable frisson de grâce.
Mon avis : Un roman
intemporel.. Vera est la Penelope des temps modernes, qui attend le retour
de l’homme qu’elle a aimé, depuis 30 ans. Il est parti à la guerre, a été
porté disparu.. et donc il est possible qu’il ne soit pas mort..Le roman de
l’attente, de la solitude, du refus d’abdiquer face au temps qui passe. Sur
fond de neige, de froid et de glace. Makine une fois encore charme par son
écriture. Un livre sur le passage du temps, sur l’oubli. UN village hors du
temps, des personnages oubliés, la vieillesse et la mort… Et une rencontre
au milieu de cette attente. Il veut faire cesser cette attente… Un autre
personnage dans cette histoire… la barque.. Lieu de rencontre, de passage,
de mort, d’espérance, de solitude, de complicité.. Ce n’est pas le Makine
que je préfère mais j’ai beaucoup apprécié.
Andreï Makine : Une femme aimée (janvier
2013)
Résumé : Défendre cette femme... Effacer les clichés qui la défigurent.
Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage. Aimer cette femme
dont tant d'hommes n'ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir.
C'est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de
sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle ? Une cruelle
Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes ? Une tsarine clamant
son «âme républicaine» ? La séductrice des philosophes, familière de
Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova ? Derrière ce portrait, Erdmann
découvre le drame intime de Catherine - depuis son premier amour brisé par
les intérêts dynastiques jusqu'au voyage secret qui devait la mener au-delà
de la comédie atroce de l'Histoire. L'art de ce grand roman transcende la
biographie. L'effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à
la violente vitalité de la Russie moderne. La quête d'Erdmann révèle ainsi
la véritable liberté d'être et d'aimer.
Mon avis : Alors pas emballée
du tout. Oleg, jeune cinéaste russe d’origine allemande désire écrire un
scénario sur Catherine de Russie, qui a les mêmes origines que lui. Il va
explorer le monde de ses amants, chercher à savoir si une fois au moins un
homme l’a aimée. Le livre est un va et vient entre l’époque de Catherine et
les années 80, années où il écrit puis tourne son film. Il soulève le
problème de la censure, de la politique. Je trouve le livre brouillon.
Plusieurs sujets évoqués qui pourraient être intéressants. Je ne suis pas
entrée dans l’histoire, je n’ai pas fait connaissance avec les personnages..
Oleg vit plusieurs histoires, Catherine aussi… mais c’est lent.. Un aspect
intéressant : la transformation radicale de la société dans les années 80
avec le changement à la tête de l’Etat qui bouleverse totalement l’industrie
du cinéma ( entre autres choses) . Par contre un livre trop sexe et violence
pour moi, avec peu de touches poétiques, même si les références au passé et
la nostalgie sont présents par moments.

Claire-Lise Marguier « Les noces clandestines » (2013)
Résumé :La séquestration n'avait pas été préméditée. Tout au moins au début.
Pour dire vrai, tout ce qui m'y a conduit est un enchaînement de hasard ;
quand vous auriez cru à ma volonté de nuire ou à une part de perversité,
vous vous seriez fourvoyés.
Je n'ai aucunement l'intention de vous détromper. Mais je peux vous
raconter. Mon avis : Quand dès la
première page je ressens l’envie de noter toutes les phrases pour les
retenir, c’est que cela s’annonce bien… Et cela continue. Une écriture
magnifique, pour ce roman poème qui est un petit bijou. En attendant le
décès de sa grand-mère un homme pour s’occuper refait toute la maison de la
vielle dame. Et il crée une pièce « rouge » en sous-sol. Une fois la
grand-mère décédée et la pièce terminée, l’homme se met en tête de trouver
une personne « parfaite » pour l’y enfermer. Ni un vieux, ni un enfant… il
finira par y entrainer un jeune et une relation ambiguë se nouera entre les
deux êtres. Un recherche de la perfection, une ode à la beauté, un amour
éthéré et absolu, une recherche de la soumission et une recherche de
punition. La déification de la beauté, l’éloge des arts, du dessin, de la
peinture, de la musique. Le jeu de l’ombre et de la lumière, au propre comme
au figuré. Les couleurs, les mots, les sentiments… les mots sont le pinceau
qui par petites touches, suggère les images. Syndrome de Stockholm ? On se
demande pourquoi ce jeune accepte la situation, se met sous l’influence de
cet homme. Personne ne semble concerné par sa disparition, il semble être
sans passé. Il ne se livre pas, il est là.. Un cocon malsain et envoutant.
Un livre aussi sur le besoin de l’autre, sur le temps, sur l’idéalisation de
l’être. Un livre que je recommande vivement, à lire pour la beauté des mots,
la musique des phrases, les couleurs de la vie et de la non-vie..
C'est mon coup de cœur absolu depuis le début de l'année! Incontournable !
Magistral! De toute beauté !
Dominique Marny "Les nuits du Caire"
(Roman) À mesure
qu’elle découvre le Caire du roi Farouk, Clarissa trouve toutes les raisons
de s’y attarder.
Ses rencontres avec Sélim, un Egyptien cherchant à faire entrer son pays
dans la modernité, puis avec Emmanuel, qui possède des plantations de canne
à sucre dans le Delta du Nil, vont changer son destin. À ses côtés, Louise,
venue de Paris, pénètre dans le monde passionnant de l’Egyptologie grâce à
Jérôme qui participe aux fouilles de sites archéologiques en Haute Egypte.
Palais bruissants de secrets, croisières sur le Nil, chansons d’Oum Kalsoum,
silence des temples, c’est toute la magnificence d’une Egypte moins explorée
que celle des pharaons qui se décline au fil de cette chronique chatoyante
et documentée . Mon
avis : J'adore ces romans romantiques nous font vivre hors du temps...
Facile à lire, petites intrigues sentimentales, joli décor... et bonne
documentation aussi
Peter
May "L'île des chasseurs d'oiseaux" (Roman
policier - trilogie écossaise1) Marqué par la perte récente de son fils
unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un
assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il
n'est pas revenu depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus
operandi vient d'y être découvert. Cependant, dès l'autopsie effectuée par
le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.
Sur cette île tempétueuse du nord de l'Ecosse, couverte de landes, où l'on
se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la
langue gaélique, Fin retrouve les acteurs de son enfance, à commencer par
Ange, chef tyrannique de la bande dont il faisait partie. Marsaili, son
premier amour, vit aujourd'hui avec Artair. Ce même Artair dont le père a
perdu la vie en sauvant celle de Fin lors de l'expédition qui, chaque année,
depuis des siècles, conduit une douzaine d'hommes sur An Sgeir, rocher
inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux
nicheurs.
Que s'est-il passé il y a dix-huit ans entre ces hommes, quel est le secret
qui pèse sur eux et ressurgit aujourd'hui ?
Sur fond de traditions ancestrales d'une cruauté absolue, Peter May nous
plonge au coeur de l'histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod.
Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l'auteur tient
le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Mon avis: il est magnifique
jusqu'à bout... suspense total et angoisse..... et super tremplin pour le
suivant.
Peter May "L'homme de Lewis"
(Trilogie écossaise tome 2)
Quatrième de couverture : En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod
retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a
pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La
lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage,
les voix gaéliques des ancêtres qui s'élèvent en un chant tribal : il pense
pouvoir retrouver ici un sens à sa vie. Mais, Fin à peine arrivé, on
découvre le cadavre d'un jeune homme, miraculeusement préservé par la
tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de
l'amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n° 1. C'est une course
contre la montre qui s'engage alors : l'inspecteur principal est attendu sur
l'île pour mener l'enquête et il n'épargnera pas le vieil homme, atteint de
démence sénile. Au rythme des fulgurances qui traversent l'esprit malade de
Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que
la société écossaise a réservé pendant des décennies aux «homers» : ces
enfants orphelins ou abandonnés que l'Église catholique envoyait sur les
îles Hébrides. Après L'Île des chasseurs d'oiseaux, on retrouve ici avec
bonheur la figure d'un enquêteur indécis à la croisée des chemins, tenté de
construire son avenir sur les cendres du passé. L'Écosse mystérieuse,
majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente,
magistralement orchestrées par Peter May
magistral... Cette enquête
revient sur des parties de l'histoire d'Ecosse ignorées. L'enquête est
passionnante, les paysages donnent envie de retourner en Ecosse, dans cette
ambiance si particulière. les personnages sont attachants..
Peter
May "Le braconnier du lac perdu" (Roman policier - trilogie écossaise3)
Résume de l’éditeur : Depuis
qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à
l'ouest de l'Écosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les
eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de
jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui,
par deux fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant
refusé de quitter l'île où il vit aujourd'hui comme un vagabond ; sauvage,
asocial, privé de la garde de sa fille unique. Et d'entre tous, il est le
plus redoutable des braconniers. Quand Fin se voit contraint de le traquer,
Whistler, de nouveau, l'arrache à la mort et le conduit jusqu'à un lac qui
abrite depuis dix sept années l'épave d'un avion. L'appareil, que tous
croyaient abîmé en mer, recèle le corps d'un homme, assassiné. Dans sa quête
pour résoudre l'énigme, Fin opère un retour vers le passé qui le confronte
aux trois femmes qui ont marqué sa vie : Marsaili qui a hanté toute son
existence, Mairead à la voix pure qui a envoûté ses premières années
d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur fils.
Opus final de la trilogie de Lewis, Le Braconnier du lac perdu en est aussi
le plus apocalyptique. Alors que ressurgissent les démons enfouis et que les
insulaires affrontent une nature dévastatrice, l'heure des comptes a sonné
et les damnés viennent réclamer leur lot de victimes.
Katarina Mazetti « Entre Dieu et moi c’est
fini » Quatrième de
couverture : Linnea a quinze ans, plein de complexes et pas mal de questions
qui lui trottent dans la tête. La seule qui la comprenait, c’était Pia, sa
meilleure amie, son amie pour la vie… enfin, pour cent vingt jours, “sans
compter les week-ends”, Linnea a fait le calcul une fois. Depuis que Pia est
morte.
Avec Pia, elle pouvait parler de tout : de l’amour, de la mode, de Markus,
le beau gosse dont toutes les filles rêvent, de son père qu’elle voit deux
fois par an, de sa mère qui vit avec son nouveau conjoint une relation
tumultueuse. Et de Dieu. Qu’est-ce que ça signifie “croire en Dieu” ? Car ce
n’est pas exactement la même chose que le père Noël. Une chose est sûre, ce
n’est pas la peine de compter sur Dieu pour résoudre les équations du second
degré. Seulement voilà, Pia n’est plus là. Alors Linnea se souvient,
puisque, comme dit son excentrique grand-mère, “pour pouvoir oublier quelque
chose, il faut d’abord bien s’en souvenir”.
C'est
un petit livre , en fait le premier d'une trilogie. C'est un livre sensible
sur le mal-être des adolescents. Sur une amitié et sur la douleur de ne pas
avoir été là. Sur la douleur de celle qui reste et son refus d'accepter la
mort de son amie. Sur l'importance de l'amitié à cet âge-là. Et sur les
questions qu'on se pose, sur la vie, l'amour, la mort.. A la fois
drôle et touchant. Un petit livre (156 pages) à mettre dans les mains de
toutes les ados à mon avis. L'humour de l'auteur est là. Ce qui est
surprenant est que ce livre aurait pu être écrit par une ado pour une amie
disparue. Les titres des chapitres sont magnifiques..
Katarina Mazetti "la fin n’est que le début"
( Roman) Quatrième de
couverture : C'est l'année du bac pour Linnea. L'année où elle croit voir
Pia à la cafèt ! Evidemment non, ce n'est pas Pia puisqu'elle s'est
suicidée, c'est son frère Per. Un jeune blanc-bec devenu lieutenant dans la
marine. Et qui traîne avec des minettes qui pourraient prétendre au titre de
Miss Super Fringues de l'Année. Mais Linnea n'a rien perdu de son
franc-parler, et c'est avec elle que Per passe des heures à discuter et
batailler...
Linnea n'aurait jamais cru tomber amoureuse de quelqu'un comme Per. Il y a
comme un petit quelque chose qui lui échappe. La question est : jusqu'où
peut-elle l'accepter ? A partir de quelle petite lâcheté trahit-on l'autre ?
A partir de quelle petite faiblesse se trahit-on soi-même ?
facile et léger. La suite des
aventures de Linnéa. Elle a grandi ; elle est en année du bac.. elle est
toujours aussi nature et attachante. Et elle démontre que l’amour, c’est
important, que le chagrin d’amour, c’est la fin du monde, mais que la vie
existe après.. Ado, je crois que j’aurais bien aimé avoir cette nana dans ma
classe…
Katarina Mazetti « Le caveau de famille»
Résumé : Qu'advient-il
de Désirée, la bibliothécaire, et de Benny, le paysan. Elle, dévore les
livres comme les produits bio, lui, élève des vaches et n'imagine pas qu’on
puisse lire « de son plein gré ». Pourtant, ils s'accordent trois essais
pour avoir un enfant ensemble. Si cela ne donne rien, c'est terminé pour
toujours. Et si ça marche... La suite de «Le mec de la tombe d'à côté».
Comme le disait un critique littéraire suédois : « Le quotidien tue l'amour,
la vie de famille l'enterre. » C'est gai. Bienvenue dans le caveau de
famille ! Pétillant et jubilatoire. « Un bonheur qui ne vous lâche pas. »
Mon avis : Alors oui,
très sympa. Mais nettement une suite… Beaucoup moins aimé que "le mec de la
tombe d'à côté". Des « pétillances » oui, ces petits chapitres une fois
elle, une fois lui, que j'avais apprécié aussi dans le tome précédent, mais
surtout la vie à la ferme d'un couple débordé pas la vie et les mômes..
Haruki Murakami "1Q84" livre 1
Quatrième de couverture : Au
Japon, en 1984. C'est l'histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un
monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans
lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont
fréquenté la même école lorsqu'ils avaient dix ans. A l'époque, les autres
enfants se moquaient d'Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et
de l'appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un
jour, Tengo l'a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret
conclu entre deux enfants, le signe d'un amour pur dont ils auront toujours
la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d'une mission : exécuter
les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une
particularité : la faculté innée de retenir quantité de faits, d'événements,
de dates en rapport avec l'Histoire.
Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui
lui demande de réécrire l'autobiographie d'une jeune fille échappé ç la
secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors
desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l'âge d'un an et demi.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984
? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?
une fois de plus je tombe sous
le charme de l’univers de Murakami. Une mise en abime du roman entre les
deux protagonistes, un monde ou on navigue entre le réel et l’imaginaire, la
frontière se faisant de plus en plus floue à mesure qu’on avance dans le
roman… La secte Aum a inspiré la secte des Précurseurs ; 1Q84 en
miroir inversé du 1984 de George Orwell. Little people contre Big brother.
Contrairement au roman d’anticipation de George Orwell, qui dénonce les
systèmes totalitaires, le roman de Murakami décrit la tyrannie rampante,
nichée dans tous les rouages de la société. L’ennemi n’est pas désigné. Il
est mouvant, protéiforme, incompréhensible.
Source et intégralité
du commentaire très bien fait :
http://www.francetv.fr/culturebox/1q84-dharuki-murakami-succes-dune-trilogie-urbaine-et-onirique-66411
Haruki Murakami "1Q84" livre 2
Résumé de l'éditeur (10-18) Le
monde 1Q84 a été révélé. Miroir d'un univers à la dérive ou promesse d'un
présent recomposé hors des ténèbres, il déploie ses brumes oniriques et ses
deux lunes. Autour de lui, Tengo et Aomamé gravitent, voués à leur destin.
Livre 2 du best-seller mondial, le chef-d'œuvre de Murakami découvre la
vérité humaine à la
frontière des mirages.
Toujours cette atmosphère si particulière.. Je dois dire que je suis
impatiente de lire la suite ( tome 3 qui est aussi en 10-18 ). la frontière
entre les 2 mondes est impalpable, les personnages à la fois réels et
insaisissables.. Toujours sous le charme
Michela Murgia La guerre des saints
( titre original: "L'incontro" ) - traduction
française 2013 -
Michela Murgia est née à Cabras en 1972. Après « Accabador », Prix Page des
libraires 2011, elle a publié en Italie Ave Mary, un essai sous-titré « Et
l'Eglise créa la femme ». Ses livres sont traduits dans de nombreuses
langues.
Quatrième de couverture : Chaque année, Maurizio passe les vacances d'été
chez ses grands-parents à Crabas, un village sarde. En compagnie de Giulio
et de Franco Spanu, il y goûte l'amitié et la vie de la communauté qui, en
ces lieux, se conjugue à la première personne du pluriel. Ensemble ils
multiplient les aventures rocambolesques dans les rues ou sur les rives de
l'étang, la fronde au poing, ne se calmant qu'à la nuit tombée pour écouter
les histoires de fantômes et de créatures fantastiques que distillent les
vieillards, assis devant leurs portes. Mais un jour, une annonce en
apparence anodine - la fondation d'une nouvelle paroisse - fait voler en
éclats la sérénité des habitants, les divisant en deux factions ennemies et
les plongeant dans un terrible conflit qui culminera le jour de Pâques, lors
de la traditionnelle procession de la Rencontre. Enfants de choeurs, les
trois amis en deviendront malgré eux les acteurs.
À la fois drôle et profond, ce roman d'apprentissage, qui adopte le rythme
rapide des équipées malicieuses des trois garçons, est aussi un hymne à
l'amitié dont les liens sont souvent plus forts que ceux du sang.
Court trop court!
115 pages... Basé sur une histoire vraie, plein de justesse et de
tendresse..
J'ai eu l'impression de faire un bond en arrière dans le temps, et de me
retrouver du temps de Don Camillo et Peppone.... matiné de l'ambiance de
Gaudé dans Le Soleil des Scorta ... Une querelle de clocher, un petit
village sarde, qui courrait être corse je pense... des enfants, une nouvelle
paroisse...
C'est un roman sur l'amitié, les petites histoires des villages, les luttes
d'influence...
Nele Neuhaus "Flétrissure"
Quatrième de couverture : Le
meurtre a tout de l'exécution. Qui a bien pu tuer d'une balle dans la tête
cet homme de quatre-vingt-douze ans ? Par ailleurs la victime, David Josua
Goldberg, devait connaître son assassin car il n'y a aucune marque
d'effraction, juste un chiffre mystérieux écrit sur le mur avec du sang.
L'affaire devient encore plus étrange lorsque, à l'autopsie, on découvre,
sur le bras gauche de Goldberg, la trace du tatouage effacé de son groupe
sanguin. Comment peut-on trouver sur un Juif, rescapé des camps de
concentration, ce signe infamant, celui que portaient tous les membres de la
SS ?
Avant même que le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et sa
collègue, la très prosaïque Pia Kirchhoff, aient pu commencer à enquêter,
l'affaire leur est retirée par ordre du ministère de l'Intérieur allemand.
Mais bientôt les meurtres se succèdent, tous plus énigmatiques les uns que
les autres. Chaque fois les victimes sont très âgées et le mode opératoire
d'une atroce cruauté. Bientôt, les deux enquêteurs concentrent leurs
soupçons sur une famille éminemment respectée de la haute société
francfortoise. Le lecteur s'infiltre peu à peu dans le monde fermé de la
grande bourgeoisie allemande, qui, derrière les grilles de ses magnifiques
propriétés, sait si bien garder ses terribles secrets...
Polar magistral, Flétrissure a imposé Nele Neuhaus comme un auteur de
premier plan. Ses livres, vendus en Allemagne à des centaines de milliers
d'exemplaires, sont en cours de traduction dans plus de vingt pays.
Alors c'est un polar qui
tient en haleine jusqu'au bout... dans un contexte historique qui a bien des
choses à révéler... Qui se cache derrière ce clan respectable? Est-il
possible que ces personnes bien-pensantes, qui font le bien, ces juifs
respectables puissent avoir quelque chose à cacher ? des secrets de famille
? un passé trouble? Pourquoi tuer ces petits vieux?
Oliver von Bodenstein et sa collègue Pia Kirchhoff vont mener l'enquête..
ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
je me réjouis de retrouver ce tandem dans de nouvelles aventures.
Yoko Ogawa : La mer (nouvelles)
Un
enfant révèle l'existence d'un instrument de musique unique au monde.
Dans un bureau de dactylographie, une employée s'attache à la portée
symbolique des caractères de plomb de sa machine.
Avec discrétion, un jeune garçon se mêle au groupe qui ce jour-là visite sa
région. Dans l'autocar, un vieux monsieur très élégant s'intéresse à
l'enfant. Cet homme est un ancien poète...
Une petite fille devenue muette retrouve sa voix devant la féerie d'une
envolée de poussins multicolore...
Un recueil de nouvelles poétiques et tendres dans lequel le lecteur retrouve
l'univers rêveur de Yoko Ogawa, cette proximité entre les différentes
générations ; ces héritages spirituels soudainement transmis à un inconnu et
ces êtres délicats qui libèrent les souvenirs effacés en offrant un
coquillage, une aile de libellule, une mue de papillon...
Yoko Ogawa est née en 1962, elle vit au Japon. Tous ses livres traduits en
français sont publiés aux éditions Actes Sud.
Alors je
n'ai pas accroché. Peut-être la traduction ? Bien je reconnais que les
nouvelles, ce n'est pas le type de littérature que j'affectionne tout
particulièrement.. mais je me suis sentie totalement étrangère... Quelques
jolies phrases bien sûr.. mais je suis passée totalement à coté... pas de
souffle poétique magique pour moi...
Jean d'Ormesson :
La Conversation de , Éditions
Héloïse d'Ormesson, 120 p.
Résumé :
Et
si j'instaurais l'Empire? C'est la question que pose Bonaparte à Cambacérès
dans un éblouissant dialogue imaginé par Jean d'Ormesson.
Merci Monsieur
d'Ormesson. Une petite soirée au théâtre grâce à vous... Quand l'ambition
fait rêver, quand tout semble possible, quand l'avenir semble s'ouvrir,
quand l'étincelle qui brille dans les yeux de Jean d'Ormesson passe par
là... Gonflé d'imaginer une conversation entre les 2 protagonistes.. et bien
réussi".
Parot Jean François : "l’enquête russe"
Présentation de
l'éditeur . 1782. La France et les Insurgents américains sont en passe de
l’emporter sur l’Angleterre. Le tsarévitch Paul, sous le nom de comte du
Nord, séjourne incognito à Paris, étape de son tour d’Europe. Versailles
entend se concilier les faveurs de l’héritier de l’empire russe. Nicolas Le
Floch reçoit mission de Sartine et de Vergennes de monter un subterfuge lui
permettant de gagner la confiance du fils de Catherine II. Qui assassine au
même moment le comte de Rovski, ancien favori de la tsarine, exilé à Paris ?
Au cours d’une enquête minutieuse, et tout en participant aux divers
événements de la visite princière, Nicolas Le Floch et l’inspecteur Bourdeau
vont avancer pas à pas, de surprise en surprise, dans les milieux parisiens
du jeu, de la galanterie, du négoce et de l’espionnage. Y a-t-il un lien
entre ce crime et des meurtres à l’ambassade russe ? Qui massacre des filles
galantes des boulevards ? Quel jeu pratiquent les entours du prince ? Qui
est la mystérieuse princesse de Kesseoren, escroc de haut vol ? Que vient
faire dans cet imbroglio un agent du Congrès américain protégé par Benjamin
Franklin ?
Nicolas parviendra-t-il à dénouer les écheveaux mêlés de ces intrigues ?
Quelle découverte lui réserve une quête qui mettra une nouvelle fois en
cause ses fidélités ? Entouré des siens sous la houlette incertaine d’un
Sartine tortueux, le commissaire des Lumières affrontera périls et
trahisons… Comme
toujours, un vrai plaisir avec ce nouveau roman mettant en scène Nicolas.
Petterson Per :"Pas facile de voler des
chevaux"(Norvège) À
soixante-six ans, Trond Sander se retire dans une petite maison près d'un
lac, au nord-est de la Norvège. Il a le sentiment que son rêve de quiétude
et de solitude est en passe de se réaliser, mais un soir il fait la
connaissance de son voisin Lars. Cette rencontre le replonge dans l'été de
ses quinze ans, en 1948. À cette époque, en vacances seul avec son père, il
retrouve son camarade Jon. Ensemble, ils «volent des chevaux» pour de
petites échappées. Une fois pourtant cela se termine mal : il tombe de
cheval et se blesse, puis assiste, impuissant, à une étrange explosion de
rage et de violence chez Jon. Trond se souvient de l'effroyable accident
survenu dans la famille de Jon, du passé insoupçonné de son père, révélé par
un voisin ; il ne se doutait pas alors que les événements dramatiques
survenus pendant la Seconde Guerre mondiale allaient jeter leur ombre sur sa
propre famille et lui ravir son père. Pas facile de voler des chevaux
est un livre d'une intensité dramatique rare, habilement construit autour
des secrets des personnages principaux. Les réminiscences d'un narrateur au
soir de sa vie et son évocation d'un été inoubliable sont tout simplement
bouleversantes.
C’est
un très beau roman, plein de mélancolie, très sensible mais ne versant
jamais dans la sensiblerie où tous les éléments qui forment la vie sont
évoqués avec pudeur, douleur parfois, mais sans pathos. Une rencontre fait
ressurgir les souvenirs et les interrogations du passé. C’est un magnifique
texte sur les non-dits, sur les relations père-fils, sur la solitude, sur
les secrets avec lesquels il faut vivre, sur l’amour de la nature aussi. Les
conditions climatiques, la nuit, l’orage, le sombre et la clarté, la
rivière, la route, les arbres… le silence, les regards et la présence
silencieuse sont également partie prenante dans l’histoire. C’est aussi un
récit en demi-teinte sur l’amitié entre jeunes garçons. Ayant choisi la
solitude de la forêt pour finir sa vie, les souvenirs vont permettre au
héros de peupler ses jours. Deux périodes charnières dans la vie de Trond.
Le passage à l’adolescence (pendant la Seconde Guerre Mondiale qui joue un
grand rôle dans le déroulement des événements) et le passage à la
vieillesse. La peur de quitter l’enfance, de mal négocier le virage vers
l’âge adulte, et la crainte de pas assurer le passage vers la dernière
partie de la vie. Et pour l’accompagner, le hasard de la vie mettra sur son
chemin un homme qui a fait basculer sa jeunesse dans l’incertitude et
l’incompréhension.
"Cadix ou la diagonale du fou" Arturo Perez-Reverte
(Roman)
Résumé : Cadix, 1811.
Joseph Bonaparte est sur le trône d'Espagne et le pays lutte contre l'occupation
des armées napoléoniennes. Mais dans la ville la plus libérale d'Europe, les
batailles sont d'une autre nature. Des jeunes filles y sont brutalement
assassinées à coups de fouet, à l'endroit exact où tombent les bombes
françaises. Ces meurtres tracent sur la cité une carte sinistre, un échiquier
sur lequel la main d'un joueur invisible semble déplacer ses pions selon les
lignes de tir, la direction des vents ou de savants calculs de probabilités,
scellant le destin des personnages : un policier brutal et corrompu, l'héritière
d'une importante compagnie de commerce maritime, un corsaire prêt à risquer sa
vie par amour, un taxidermiste misanthrope et un excentrique artilleur français.
Cadix, ou La Diagonale du fou narre la fin d'une époque dans une ville
énigmatique et ténébreuse sous l'apparente blancheur de ses murs et de sa
lumière océane.
Heureusement que dans les remerciements, en page 765 l'auteur écrit " que c'est
un roman et pas un livre d'histoire".... car franchement j'ai douté jusqu'à la
page 764... Je me suis accrochée, en attendant que le roman démarre.... ben il
n'a pas beaucoup démarré. Mais je ne me suis pas ennuyée... Mais pour moi c'est
l'histoire de Cadix à une période donnée; j'ai l'impression d'avoir beaucoup
appris sur la guerre, les bombes, les obusiers... sur le caractère des
personnages mais ... Trop violent... combats de coq, blessures des champs de
bataille, l'art de la taxidermie... c'est un trop sanglant...... mais bien
écrit, bien traduit. Belle peinture des gaditans et des gaditanes, de la
mentalité des corsaires et des marins... De loin pas mon préféré... trop dur...
trop rapport de guerre, trop technique...
Citation :
"Il est dans l'ordre que le feu nous brûle, parce qu'il est de son essence de
brûler ; il est dans l'ordre que le méchant nuise, parce qu'il est de son
essence de nuire. "
Anne Perry ; "Pentecost Alley" (Série Charlotte/Policier)Deux
ans après le massacre des prostituées de l'East End par Jack l'Éventreur, un
tueur est de nouveau à l'oeuvre dans le quartier de Whitechapel. Meurtres
rituels dans les bas-fonds de Londres ? Qui sont les membres du Hellfire Club
dont un insigne a été trouvé près du corps mutilé de la fille de joie ? Et en
quoi ce fait divers, somme toute banal pour l'époque, réclame-t-il
l'intervention du commissaire Thomas Pitt ? Ce dernier va se trouver confronté à
la puissante famille des FitzJames dont l'influence à Londres est telle qu'il
n'aura pas droit au moindre faux pas. Que vaut en effet la parole d'une
prostituée contre celle d'un FitzJames ?
Mon avis : Et voili
voila... Charlotte et Emily s'en mêlent.. Pitt est pris à parti... Mais que fait
la police ? Une super enquête.. jusqu'à la dernière page... Merci la
bibliothèque! Pour les polars, c'est le top... cela permet de reporter le budget
livre sur des cd ou des livres autres, de continuer à lire des polars
gratuitement et de ne pas surcharger les tablards.
Anne Perry : « Ashworth Hall » (Policier)
Résumé : En cette fin de XIXe
siècle, les dissensions politiques et religieuses en Irlande n'en finissent pas
d'empoisonner le gouvernement britannique ; la guerre civile menace. Une
rencontre secrète est alors organisée entre protestants et catholiques irlandais
dans le superbe manoir d'Ashworth Hall, et le commissaire Pitt se voit contraint
d'assurer, en toute discrétion, la sécurité du lieu. Aidé de l'inspecteur
Tellman, déguisé en valet et plus bougon que jamais, et de sa femme Charlotte,
Pitt surveille le déroulement de cet événement à hauts risques tandis que la
tension monte entre les invités. Lorsque l'un des convives est assassiné,
l'atmosphère orageuse d'Ashworth Hall pourrait bien tourner à l'explosion de
violence et mettre en péril la paix de tout le royaume...
Et voilà Charlotte et Pitt conviés à la réunion … Gracie devient camériste ( au
fait saviez-vous que pour le linge blanc ne jaunisse pas il faut tapisser vos
tiroirs en bleu ?) et Tellman n’apprécie pas du tout d’être le domestique de
Pitt ! L’ambiance entre les catholiques et les protestants est électrique…
Charlotte et Gracie mènent l’enquête… comme de bien entendu ! Un huis-clos ou
tout le monde s’inquiète pour tout le monde. Dans une ambiance tendue de
discussions entre nationalistes, dans un monde de trahisons amoureuses… La
suspicion à tous les étages… et le règne du politique, de la manipulation, des
pistes et des fausses-pistes. Encore un très bon Anne Perry, sur un sujet
politique cette fois.
Anne Perry : « Brunswick Gardens » (Policier)
Résumé : En cette année 1891, à
Londres, chez le très respecté pasteur Parmenter, éminent théologien promis à de
hautes fonctions, l'atmosphère est lourde et la situation « fâcheuse ». Un
meurtre vient d'être commis et la victime n'est autre que la belle assistante du
pasteur, Unity Bellwood, une femme libre, féministe et grande militante des
théories de Darwin. Les suspects ne manquent pas, car les idées modernes de la
jeune femme lui avaient valu de nombreuses inimitiés dans la maison. Chargé de
cette épineuse affaire, le commissaire Thomas Pitt, aidé de sa femme, la
clairvoyante Charlotte, devra plus que jamais faire preuve de tact et
d'habileté. Les consignes sont claires : éviter un scandale. Sur fond de
pressions politiques et de querelles religieuses, c'est un véritable parcours
d'obstacles qui attend les Pitt, d'autant plus qu'un des occupants de la maison
est une personne qu'ils connaissent tous deux fort bien.
Celui-ci est très particulier.. En
effet on est un peu les témoins des déchirements et des discussions des membres
de la famille Parmenter. Alors oui Thomas et Charlotte sont là, mais presque
comme des spectateurs car les indices et les avancées se font en suivant les
discussions des personnes concernées et qui parlent avec le vicaire que les Pitt
connaissent et qui vit dans la maison. C’est aussi un exposé sur le darwinisme
qui met à mal la croyance aveugle en Dieu ; c’est aussi la rivalité entre
l’église anglicane et la catholique, une réflexion sur la confrontation
foi/science… Et puis au moment ou on commence à se demander si les Pitt vont
commencer à enqueter… ils déboulent et c’est parti… Suspense jusqu’à la fin.
Anne Perry : « Half-moon street » (Policier) :
Résumé : En cet automne
1891, Londres sembles bien triste au commissaire Thomas Pitt, depuis que sa
chère Charlotte est partie se reposer à Paris. Mais il n'a guère le temps de
sombrer dans le spleen, car la découverte du corps d'un homme habillé en femme
dans une barque, sur la Tamise, l'entraîne dans une nouvelle aventure pleine de
mystère. Qui était la victime et pourquoi cette mise en scène macabre ? Aidé de
l'irascible sergent Tellman, Pitt fouille les consciences et les coeurs de la
haute société, arpentant les coulisses des théâtres où se jouent les pièces d'un
certain Oscar Wilde. Gentlemen et ladies irréprochables peuvent parfois cacher
de bien dérangeantes vérités...
Et encore une belle enquête de
Thomas. Cette fois dans le monde du théâtre et de la photographie. On y croise
(très brièvement) Oscar Wilde.. et on en apprend un peu plus sur la famille de
Charlotte et Emily…
Anne Perry : « Buckingham Palace Gardens »
(Policier)
Quatrième
de couverture : Thomas Pitt, agent des services très secrets de la reine
Victoria, la Special Branch, et son supérieur, le glacial Narraway, sont
convoqués de toute urgence au palais de Buckingham. L'impensable vient de se
produire : un crime barbare a été commis sur la personne d'une prostituée,
retrouvée au petit matin dans un placard. La jeune femme était « invitée » à une
fête très privée donnée par le prince de Galles… Le coupable doit être désigné
et l'affaire étouffée au plus vite, avant que le scandale ne s'ébruite hors du
palais, au risque de mettre la Couronne en péril...
25 ème
aventure de Thomas Pitt. Cette fois, l’aide viendra de Gracie. Suspense de bout
en bout.. je crois que c’est l’enquete la plus difficile et la plus aboutie de
la série. Passionnant de bout en bout !
Anne Perry : "Southampton Road" (Série Charlotte/Policier)
Fraîchement réintégré à son poste de Bow Street et félicité par la reine
victoria en personne pour sa précédente affaire, le commissaire Thomas Pitt
n'a guère le temps de se réjouir.
Le voilà de nouveau congédié et sommé de rejoindre la très obscure Special
Branch. son ennemi le plus acharné, le machiavélique Voisey, est de retour à
la tête du " cercle intérieur ", la société secrète la plus puissante et la
plus mystérieuse de l'empire britannique ! a l'approche des élections
parlementaires, thomas pitt doit à tout prix découvrir les intentions du
sinistre personnage afin de mieux déjouer ses plans.
Plongé bien malgré lui au coeur des arcanes du pouvoir, alors que l'étau se
resserre, Pitt n'a que quelques jours pour empêcher le royaume tout entier
de sombrer dans le chaos.
Toujours un plaisir de retrouver Londres en compagnie de cette petite
famille.. Ah la vie d'un policier n'est pas simple... surtout quand les
politiques font la loi...
Anne Perry « une mer sans soleil » (2010) Résumé :
Sur la jetée de Limehouse, la brume dérobe au jour de terribles secrets... Peu
après le suicide d'un honorable docteur, c'est le corps d'une femme que l'on
retrouve mutilé. Trop averti pour croire aux coïncidences, Monk ne tarde pas à
pénétrer l'envers trouble du commerce pharmaceutique. Une affaire qui menace de
compromettre les plus hautes sphères de la société...
Mon avis : 18ème aventure de Monk. Un meurtre atroce. une femme évicérée, un
éminent professeur qui se suicide dans un parc, une enquete dans le monde de
l'opium... et voici nos héros qui partent enqueter.. Esther, Sir Oliver, Monk,
son ancien patron et "meilleur ennemi".. tout le monde est de la partie...
Et le suspense va durer.. Enquête de tous les protagonistes, recherche de
témoins, le tout sur fond de procès et de scandale politique possible. On
pénètre dans le monde des vendeurs d'opium.. Et cette fois on est persuadés
qu'il est important d'a les lire dans l'ordre car sinon on perd de nombreuses
allusions aux enquêtes passées et au "fil rouge"...
Anne Perry « Bedford Square » (2006)
Résumé : Shocking ! Le général Balantyne ne décolère pas contre cet inconnu qui
a eu le mauvais goût de venir mourir sur son perron de Bedford Square. Pour
Thomas Pitt, chargé de l'enquête, l'existence d'un lien entre la victime et le
vieux militaire ne fait cependant aucun doute, mais pour le découvrir il va lui
falloir explorer les arcanes de la haute société victorienne. Et lorsqu'il
s'agit de s'introduire dans ce milieu huppé, aucune aide ne lui est plus
précieuse que celles de sa femme, l'intrépide Charlotte, de son amie Lady
Vespasia, et de l'indispensable bonne Gracie. Ensemble, ils vont peu à peu
découvrir l'odieux chantage dont étaient victimes six des personnages les plus
influents du royaume et qui menaçait leur bien le plus cher dans cette société
impitoyable : leur réputation.
Toujours sympa mais pas un des meilleurs...
Pivot Bernard « Oui mais quelle est la
question ? » ( Editions Nil - 2012)
«Pour mon malheur, le
questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la
radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie
chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié
de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux
pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en
état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire.
Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux
savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et
de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent
l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans
mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup.
Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde
de questions et qui, à la longue, devient insupportable.»
Insupportable! Petit livre lu en quelques heures qui rend le personnage - que
j'aimais bien - antipathique, gonflé par son importance, utilisant sa notoriété
pour faire sauter ses amendes et donner des passe-droits...
Quelques jolies formules mais il est certain que je ne vais plus voir ou écouter
"Monsieur MOI JE" de la même manière. Même si certains passages sur la "questionnite"
et des passages sur la méthode d'intervieweur sont bons, il reste un malaise
face au personnage...
Kate Queen « la maitresse de Rome » 2012
Résumé : Rome, Ier
siècle après J.-C. Thea, esclave juive, est soumise aux caprices de sa
maîtresse. Sa rencontre avec le gladiateur Arius attise la jalousie de cette
dernière et Thea est vendue à une maison close éloignée de Rome. Elle attire
pourtant l'attention de l'empereur et devient sa favorite. Pour vivre leur
amour, Thea et Arius vont devoir faire preuve de la plus grande discrétion.
Premier roman.
Jeux du cirque, banquets, orgies,
complots... Dans cette formidable saga antique, Kate Quinn fait revivre avec
panache l'univers dépravé et sanglant de la Rome du Ier siècle.
Jeune esclave juive soumise aux caprices de l'arrogante Lepida Pollia, sa
maîtresse, Thea connaît pour la première fois le bonheur dans les bras du
gladiateur Arius le Barbare, la nouvelle coqueluche de Rome. Mais leur idylle
attise la jalousie de Lepida, qui s'emploie de son mieux à les séparer.
Cette dernière n'est pas le seul obstacle à se présenter sur la route des deux
amants. Grâce à ses talents de musicienne, la belle Thea ne tarde pas à être
remarquée de l'aristocratie romaine... et d'un dangereux admirateur : l'empereur
Domitien, un homme brillant mais cruel qui en fait sa favorite. Devenue la femme
la plus influente de Rome, Thea doit plus que jamais garder son amour pour Arius
secret. Mon avis : Moi je
suis cliente.. Les roman fleuve, romantiques, sur fond historique.. Pour l'été..
pas de prise de tête, des héros plein de vie et de couleur.. Parfait pour l'été.
Le palais de minuit, Carlos Ruiz Zafon
Quatrième de couverture :
Calcutta,1916. Un soldat anglais fuit dans les ombres nocturnes de la Cité des
palais. Au creux de ses bras, il abrite des jumeaux de quelques jours qu'il
vient d'arracher à un mystérieux criminel. Confiés à leur grand-mère, les
jumeaux, un garçon et une fille, sont séparés. Sheere reste avec sa grand-mère,
Ben est confié à un orphelinat. Le jour de leur seize ans, Sheere retrouve Ben à
l'orphelinat. Il s'y est fait six fidèles amis avec lesquels il a formé la
Chowdar Society. La nuit, les sept enfants se réunissent dans une grande bâtisse
désolée qu'ils ont baptisée le "Palais de Minuit". À son tour, Sheere est admise
à la Chowdar Society. Mais dès que les jumeaux sont réunis, une force maléfique
semble se réveiller. Un train de feu tout droit sorti de l'enfer les terrorise.
Une ombre liquide s'acharne contre eux. Qui est l'être, ou le démon, à l'œuvre
derrière les attaques répétées contre Sheere et Ben ? Pourquoi leur
manifeste-t-il une haine aussi implacable ? Interrogeant la grand-mère des
jumeaux, fouillant les archives de la ville, les membres de la Chowdar Society
découvrent alors la véritable personnalité de Jawahal, le père disparu de Ben et
de Sheere. Architecte de génie possédé par une folie homicide, il a bâti
l'extraordinaire garde de Jheeter's Gate. Cathédrale élevée à la gloire de la
technologie ferroviaire, ce bâtiment sans égal dans le monde a été la proie d'un
terrible incendie le jour même de son inauguration. Depuis, sa carcasse noire,
dressée au centre de Calcutta, est hantée par l'âme en colère de Jawahal. C'est
au cœur de ce lieu maudit que Ben et Sheere doivent affronter les vérités
douloureuses de leur passé. Ensemble, les huit membres de la Chowdar Society
s'enfoncent dans les ténèbres de la gare maudite. Au bout des tunnels les attend
le plus cruel et le plus attachant des criminels. Il veut l'âme de Sheere et la
mort de Ben. Pour cela, il doit détruire l'amitié qui unit les adolescents. Mais
l'amour est toujours plus fort que la mort : armés de leur courage, de leur
attachement et de leur sincérité, Sheere, Ben et leurs six amis vont tout
risquer pour apaiser l'esprit malade de Jawahal.
Voili
voilà.. je
viens de le
finir. Dans
la lignée de
"Marina" ...
un conte
fantastique
...
Un groupe
d'amis se
retrouve
entrainé
dans une
aventure
surnaturelle.
Cette fois
ci ce n'est
pas
Barcelone
qui est le
personnage
mais une
gare et un
train fou.
Toujours ces
ambiances
fantastiques,
ces rapports
forts entre
les êtres...
J'aime
toutes les
facettes de
cet
écrivain,
qu'il écrive
pour la
jeunesse ou
pour les
adultes.

Carlos Ruiz
Zafon « Les
lumières de
Septembre »
(Roman)
Résumé de
l'éditeur:
1937. Quand
Simone
Sauvelle, sa
fille Irène,
quinze ans,
et Dorian,
son jeune
fils,
arrivent en
Normandie
après avoir
quitté
Paris, ils
tombent
immédiatement
sous le
charme de
Lazare Yann,
fabricant de
jouets
mondialement
réputé, et
de son
étonnante
demeure,
Cravenmoore.
Composée
d'innombrables
pièces et
corridors
qui se
perdent dans
une
obscurité
insondable,
Cravenmoore
est peuplée
de
marionnettes
qui semblent
mener une
existence
indépendante.
Mais très
vite une
ombre,
désespérée,
brûlante de
haine,
cherche à
tuer la
famille
Sauvelle.
Pourquoi
s'en
prend-elle
ainsi à ces
nouveaux
arrivants ?
Quels
secrets
ont-ils
menacés ?
La réponse
se trouve
dans le
journal
intime d'une
jeune femme
disparue des
années
auparavant.
Et auprès
d'une femme
oubliée du
monde depuis
vingt ans,
dans une
chambre
gardée par
de
terrifiants
pantins.
Mon avis :
De ce livre,
qui fait
partie des
livres pour
adolescents
écrits par
l'auteur, se
dégage une
fois encore
une poésie
et une
imagination
qui me
permettent
de m'évader.
Le mystère
et la magie
des mondes
de cet
auteur me
prend à
chaque fois
par la main
pour
m'entrainer
dans des
atmosphères
sombres et
captivantes,
toujours
pleines de
solitude et
de manque
mais aussi
d'amour,
d'aventures,
d'amitié.
Enchantement,
angoisse,
mais sur
fond de
romantisme
et d'amour
fou. Et de
plus j'aime
toujours les
personnages
de Ruiz
Zafón. Je
les trouve
toujours
attachants,
même les
méchants. Et
le suspense
est là..
jusqu'au
bout. alors
roman pour
jeunes, mais
aussi pour
moins
jeunes. Et
toujours les
thèmes de la
mécanique,
de la
création, de
la montre,
du temps...
Mon amour
pour les
écrivains
espagnols ne
faiblit
pas... au
contraire...
Mais cette
fois j'ai lu
le livre en
français.
Mais
j'espère
bien le
trouver en
espagnol et
le relire...
Carlos
Salem "je reste roi d’Espagne"

Quatrième de couverture : Quelques
semaines avant Noël, le roi d'Espagne disparaît, laissant derrière lui un mot
dont personne ne comprend le sens : « Je vais chercher le petit garçon. Je
reviendrai quand je l'aurai trouvé. Ou pas. Joyeux Noël. « Tout effort pour
retrouver sa trace s'avère vain et l'on fait appel en dernier recours à un
ex-flic, le détective Arregui, qui lui a sauvé la vie par le passé et qui, pour
résoudre les cas qui se présentent à lui, doit chercher l'inspiration dans les
cabines vidéo des sex-shops.
Poursuivi par son propre spleen, par des policiers corrompus et par les hommes
de main d'un puissant personnage surnommé « le Chasseur », Arregui se perd dans
une Espagne arriérée, traversée par des personnages aussi étranges qu'un voyant
rétroviseur qui ne peut deviner que le passé, un chef d'orchestre ayant perdu la
symphonie censée guérir tous les chagrins ou un roi déguisé en hippie et
persuadé de vivre un film d'aventures.
Avec humour et mélancolie, Carlos Salem construit un road-movie ébouriffant
bercé par le rythme doux et mortel d'une ranchera mexicaine.
Un polar à la frontière de l’absurde, avec un jaillissement
de fantaisie. Mais aussi un roman à deux niveaux, sur la peur de vivre et
d’avancer dans la vie. Un policier détective part à la recherche du roi
d’Espagne, poursuivi par des bandits qui veulent sa (leur) peau.. Puis ensemble,
ils traverseront une partie de l’Espagne pour rentrer à Madrid. Arregui part à
la recherche du roi mais pas seulement.. Il est à la poursuite de sa vie, de son
passé, de qui il est. Il poursuit cette quête car vivre dans le passé ne lui
permet pas de vivre le présent et l’avenir. Ce n’est qu’une fois qu’il aura
dépassé ses peurs qu’il pourra vivre. D’ailleurs il désigne l’un des personnages
qui les poursuit par le nom de « la Terreur » et qui cristallise pour lui les
peurs qui paralysent sa vie, qui l’empêchent d’avancer et qu’il n’arrive plus à
affronter. Il est tiraillé entre un amour passé et un amour à venir, rongé par
la culpabilité suite à la mort de la femme qu’il aimait et dont il se reproche
la mort. Leur parcours dans cette Espagne de l’ombre, leurs rencontres avec un
devin qui lit le passé, avec un compositeur qui a perdu sa mélodie et la
recherche au volant d’une voiture en roulant les fenêtres ouvertes pour
retrouver ses notes, la quête de la route de Madrid qu’ils ne peuvent rejoindre
qu’en traversant une rivière que personne ne sait situer… J’ai aussi été
sensible aux références discrètes en hommage aux policiers cultes, à
l’Argentine. Je pense que les personnes qui aiment les livres de l’écrivain
Eduardo Mendoza, avec ses touches d’humour absurde devraient totalement adhérer.
J’ai aussi aimé la manière d’écrire, des chapitres courts, le rythme donné au
roman. Un mélange d’inventivité, de surréalisme, d’ironie, de cynisme sur fond
de polar noir, le tout mâtiné de tendresse, de crainte, d’amertume.
Pierre Stasse "la nuit Pacifique" (Roman 2013)
Résumé : «L'été n'en finissait pas de détremper les corps. Je rêvais souvent que
je frappais un homme.»
Il y a vingt ans, la sœur d'Hadrien Verneuil est morte. Et toute la famille a
fait semblant.
Dans un Bangkok méconnu, où il a refait sa vie, son passé ressurgit. Les
souvenirs interdits se mêlent à la violence d'une Thaïlande aussi accueillante
que tourmentée.
Certaines fables gouvernent des existences entières. Certains silences font
crever. Mon avis : Et bien
ceux qui pensent que la Thaïlande est un pays de rêve vont découvrir l’envers du
décor ! Corruption, racket, magouilles politiques, guerre entre la police et les
militaires. Les combats de boxe, Bangkok « côté cour », l’argent, la torture,
les terroristes, la prostitution, les attentats, l’intérêt des militaires à
attiser la terreur, les inondations, les « petits arrangements » et le
travestissement des preuves, l’obligation de vénérer le roi et la réalité du
crime de lèse-majesté, la prison.. Le tout sur fonds de pays de refuge… de
recherche de vérité, de vengeance, de mensonges et de folie et de stupre…
Ce
roman se lit comme un polar. On ne s’ennuie pas un seul instant. L’écriture est
fluide et rythmée. On voyage en marge de la Thaïlande des catalogues de
vacances… dans un pays ou les thaïlandais et les farangs se côtoient. Les digues
sautent… mais pas uniquement sous la poussée des eaux. Un roman percutant,
puissant, actuel, dérangeant, sans complaisance…
Taïa Abdellah "Infidèles" (2012)
Résumé de l'éditeur : Slima est une prostituée marocaine. Son fils Jallal est
très attaché à elle. Il l'aide à attraper les hommes, les clients, les soldats
d'une base militaire. Il parle et se bat à sa place. Ensemble, ils découvrent à
la télévision Marilyn Monroe, en tombent amoureux et en font leur déesse
protectrice. Des années 80 à la fin des années 90, nous suivons leurs deux
destins en parallèle, de la ville de Salé jusqu'au Caire, de Bruxelles à
Casablanca. Purs et impurs, cette mère et son fils réinventent continuellement
le sens profond de leur vie mouvementée et de leur attachement pour le Maroc,
fait d'amour et de haine. Étape après étape, ils redécouvrent leur religion,
l'islam, et la vivent d'une manière inédite. Ils iront jusqu'au bout de cette
voie. La tombe du prophète Mohamed à Médine pour elle. L'explosion sublime pour
lui. Mon avis : Après
avoir écouté l’interview croisée de Taïa et Enard (sur
franceculture 13.09.2012- emission-la-grande-table-2eme-partie) et lu le
livre de Mathias Enard, j’ai eu envie de lire le livre de Abdellah Taïa. Un
livre coup de poing, un auteur qui dénonce. La mère de Slima est une
« introductrice », une race spéciale de prostituée. Elle assiste les couples
lors de leur nuit de noce et fait en sorte que tout se passe bien. Et elle en
est fière. Mais l’étiquette de « sale » est collée à sa peau. Elle qui apporte
son corps et soulage les âmes. Elle transmet sa science à sa fille. Ce livre
parle de la prostitution, de la torture, de l’homosexualité, de l’islam et de sa
récupération par le terrorisme. C’est aussi le roman de l’absence, du manque, de
la lutte pour la survie. Une mère et son fils. Eux et les autres. Une bulle
d’amour et de complicité entre deux êtres et tout autour d’eux … les autres.
Les autres c’est le fanatisme, l’intransigeance, la violence. Eux la tolérance,
la paix, l’islam généreux et altruiste. L’amour et la paix face à la haine et la
contrainte. Un très beau plaidoyer pour une religion d’amour et une description
des dégâts produits par les ennemis de la liberté. C’est aussi la dénonciation
de la condition de la femme dans la société marocaine.
Jean Teulé « Fleur de tonnerre » ( mars 2013)
Quatrième de couverture : Ce fut une enfant adorable,
une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé
la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent
son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les
nourrissons.
Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26
février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait
d'exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.
Et
bien pour une fois j’ai été déçue. Moi qui aime le côté rabelaisien de Teulé, la
truculence de ses écrits… j’ai aimé les 30 premières et les 30 dernières pages
du livre. Pourtant le sujet – la plus grande empoisonneuse de tous les temps et
le contexte celtique (les légendes de Bretagne) me semblaient prometteurs. Mais
je me suis ennuyée. J’ai trouvé lent et poussif… J’ai eu l’impression de lire un
récapitulatif des crimes avec nom, lieu et date… Elle arrive, se fait embaucher,
elle empoisonne, elle part… et cela recommence… Les légendes sont évoquées en
trois lignes… Et pourtant quand l’auteur parle de ce livre en interview, il
s’enflamme.. Dommage que l’enthousiasme ne soit pas passé à l’écrit ! Vivement
le prochain !
Danielle
Thiery "Des clous dans le cœur" ( prix du quai des orfèvres 2013)
Ancienne commissaire
divisionnaire, l'auteure situe l'action de son roman à la Police judiciaire de
Versailles, où des affaires non résolues obsèdent le commandant Revel. Prix Quai
des Orfèvres 2012. Quatrième de couverture : «Il y a des affaires qui te
pourrissent la vie..., elles restent en toi, plantées dans ton coeur comme un
clou qu'un mauvais plaisant s'amuserait à manipuler...» Miné par ses excès et la
maladie, le commandant Revel crache le sang et sa haine de l'hypocrisie. Bourru,
taiseux et rogue, il enrage devant les affaires non résolues à la PJ de
Versailles : morts suspectes, disparitions... Comment la vérité pourrait-elle
sortir de la bouche d'un enfant autiste ? Son équipe respecte les mystères du
«patron» et, au-delà de la simple «vérité due aux familles»,
la vérité complexe d'un grand flic dont le courage en impose à la mort, celle
des autres comme la sienne !
Excellent! Le personnage du
commissaire, acharné et ne lachant pas le morceau est attachant. L'intrigue est
bien ficelée. les deux affaires vont-elles se recouper ... et le suspense est là
jusqu'au bout. L'équipe mène l'enquête car le commissaire est mal en point mais
elle n'y croit pas.. et puis elle commence à se demander si l'intuition du
commissaire n'est pas la bonne ...
Didier Van Cauwelaert:
La Maison
des lumières
À
vingt-cinq
ans, Jérémie
Rex,
boulanger à
Arcachon,
est entré
dans un
tableau de
Magritte.
Là, il a
retrouvé
pendant
quatre
minutes
trente la
femme de sa
vie, au
temps où
elle
l'aimait
encore.
Hallucination,
accident
cérébral,
changement
d'espace-temps
? Lorsqu'il
reprend
connaissance,
les
problèmes
commencent
pour Jérémie
: comment
retourner
dans le
tableau ?
Comment
échapper à
la réalité
pour recréer
le bonheur ?
De Venise au
Perreux-sur-Marne,
des mystères
du cerveau
aux secrets
des
chamanes,
Didier van
Cauwelaert
nous fait
partager
l'irrésistible
aventure
d'un jeune
homme
ordinaire,
confronté
aux pièges
les plus
fascinants
de l'amour,
de l'art et
de la
destinée
humaine. «
Impeccablement
ciselé. Un
remarquable
roman. »
j'ai adoré
"La Maison
des
lumières"
Oui une
tranche de
vie vécue
par un
tableau, ce
qu'il nous
raconte et
ce qu'il
nous
rappelle..
Mais aussi
la vie des
personnages
autour du
tableau,
pendant la
création du
tableau...
la vie
réelle qui
se mêle à la
fiction.. et
aussi
l'histoire
d'amour qui
s'entremêle...
un petit
bijou
celui-ci!
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